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SUR LA GÉOLOGIE DU CONGO FRANÇAIS.
SUR LA GÉOLOGIE pu CONGO FRANÇAIS.
vent les sommets les plus élevés de la région côtière. Nous sommes en présence de deux massifs distincts,
sentent des seuils analogues à ceux du haut Ogooué ;. au contraire, la formation calcaréo-schisteuse a donné'
comme le sont en France ceux de la Bretagne et du Plateau central, et nous ne devons point nous étonner de
trouver dans leur constitution d'assez notables
diffé-
rences. M. Dupont a repris, en l'exagérant encore, la conception de la chaîne côtière de M. Lenz. D'après lui, l'Afri-
que a la forme d'une cuvette, avec quatre déversoirs : le Zambèze, le Nil, le Niger et le Congo la structure actuelle s'explique de la façon suivante. Un plissement ancien, soulevant une ceinture de montagnes, a circonscrit un bassin fermé de toutes parts ; les grès s'y sont déposés par trituration des roches formant la bordure, et ainsi la zone montagneuse s'est peu à peu désagrégée, tandis que s'est élevé le fond même du bassin. Enfin, les eaux débordèrent par quatre coins l'immense lac s'écoula et, à mesure que la muraille fut plus profondément entamée, quatre fleuves se dessinèrent sur un sol
presque désséché. La théorie séduit par sa simplicité ; mais si l'on essaye de la suivre dans ses détails, on ne tarde pas à se heurter à de bien grandes difficultés. Si l'on jette en effet les yeux sur la coupe de M. Dupont (*), on voit que le point culminant du massif cristallin est à 560 mètres, tandis que celui des massifs de grès est à 640 mètres : c'est la confirmation de ce principe que nous avons énoncé si souvent déjà: les sommets de la prétendue chaîne côtière sont moins élevés que les hauts plateaux qu'ils limitent; autrefois recouverts par les grès, ils n'ont été mis à nu,
ici comme dans l'Ogooué, que par l'érosion. Ainsi les grès rouges de la première région des cataractes pré. (*) Coupe géologique du Kassaï à l'Atlantique dans les Lettres sur le Congo.
une série de biefs navigables, comme nos schistes et nos phtanites ; enfin, dans la région cristalline qui longe la. côte, on trouverait l'analogue des rapides de l'Okota.
La différence capitale entre le bassin de l'Ogooué et celui du Congo est que le premier est solidement établi sur une large assise de terrains cristallins et métamor-
on trouve des pointements de granite dans tousles affluents et jusqu'aux sources lointaines de la Sébé et de l'Ivindo ; il résulte de là que le massif s'est. maintenu jusqu'à nos jours dans son intégrité. Au contraire, le granite est rare dans le bassin du Congo ; il ne. phiques
forme qu'une étroite bande au bord de l'Océan, et il fautensuite aller à plusieurs milliers de kilomètres dans l'intérieur pour le retrouver ; il en résulte que postérieurement à l'émersion du grand plateau africain, il y a eu affaissement de cette région. Ainsi, tandis que l'Ogooué' restait un fleuve d'ordre secondaire, n'amenant à l'Océan que les eaux d'un massif limité, la dépression relative de' l'Afrique centrale devenait le bassin d'un fleuve immense ;. celui-ci devait fatalement s'écouler au point où la dépres-
sion s'approchait le plus de la côte, c'est-à-dire où le massif cristallin nous apparaît le plus étroit ; or, celui-ci va en s'élargissant vers le sud, dans le Congo portugais,, et vers le nord, dans le Gabon : c'est donc par cette sorte. de golfe de grès qui apparaît nettement sur notre esquisse géologique au milieu des terrains anciens que le grand fleuve devait s'écouler. Ainsi, nous n'envisageons pas l'Afrique comme une,
vaste cuvette entourée d'une barrière de terrains anciens, mais comme un plateau, uniformément émergéaprès le trias, et dont les parties qui n'étaient pas soutenues par l'ossature des terrains cristallins se sont depuis légèrement affaissées.