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SUR LA GÉOLOGIE DU CONGO FRANÇAIS.
plateau presque homogène, une partie hétérogène, et dessinaient, par conséquent, une ligne de moindre résistance, une future ligne de rupture ; et l'accident une fois produit, les grès voisins de l'arête devaient être rapide-
ment désagrégés et entraînés par les eaux, les crêtes rocheuses se dégageant peu à peu du manteau qui les avait si longtemps recouvertes.
C'est au bas de cette pente douce que les eaux tendaient à former sur la ceinture des plateaux, mais à la régularité de laquelle s'opposaient les arêtes anciennes, que
se déposèrent les premiers sédiments fossilifères, plus tard amenés au jour par une émersion lente, mais continue. Au-dessus de l'albien, qui apparait seulement dans la province d'Angola, apparaît le vraconnien, zone de passage entre le crétacé inférieur et le crétacé supérieur, et enfin le cénomanien, qui semble former au Gabon la base des dépôts fossilifères, tandis qu'en Angola il repose sur les étages précédents. Nous avons décrit le turonien de Libreville, et M. Choffat les couches à Ostrea Baylei d'Angola qui rappellent le sénonien de Tunisie. Des gîtes fossilifères signalés sur la côte et non encore étudiés permettront sans doute de combler les lacunes de cette stratigraphie, et, dès à présent, on peut affirmer que le tertiaire est aussi bien représenté que le crétacé sur la côte occidentale d'Afrique : nous avons même signalé des plages soulevées quaternaires et modernes. Ainsi , une bande de terrains fossilifères allant du crétacé inférieur au moderne s'étend sur la côte occidentale d'Afrique entre les îles Corisco et le cap Frio ; elle atteint sa plus grande
largeur vers Loanda (une centaine de kilomètres). Au sud du cap Fric), les terrains anciens plongent directement dans l'Océan, contournent le Cap, disparaissent un instant en mer, à la hauteur de la Cafrerie (*), laissant le (*) Par suite d'un accident local; mais les terrains anciens réapparaissent en mer, à peu de profondeur.
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Karoo former le rivage, et reprennent ensuite leur direction nord-sud. C'est seulement sur la côte orientale, à la baie d'Algoa et vers Natal, que l'on retrouve les couches fossilifères : en ce dernier point, un ruban de dépôts cénomaniens et _sénoniens repose, en couches horizontales, sur les assises inclinées du grès de.Karoo. M. Suess
en conclut qu'une dislocation antécénomanienne s'est produite en divers points de la côte d'Afrique : nous avons déjà donné l'explication de ce phénomène, et nous l'avons envisagé comme contemporain de la dislocation du continent africain qui, d'ailleurs, ne s'est probablement pas effectuée en un seul temps. -
Érosion. - L'étude des vicissitudes du grand plateau équatorial, émergé dès le début du crétacé, comporte des difficultés presque insurmontables et nous devrons nous
borner à poser la plupart des questions sans prétendre à les résoudre. Tout d'abord, quel fut le régime de l'Afrique centrale
pendant la durée des temps secondaires et tertiaires ? L'érosion, commencée certainement dès l'émersion, s'estelle continuée jusqu'à nos jours , sans doute avec une puissance variable et généralement décroissante, mais
avec une logique impeccable ? En ce cas, et sans rien préjuger de l'âge relatif des accidents constatés, on pourrait essayer d'en entreprendre l'histoire. Fut-elle interrompue, au contraire, pendant l'époque pleistocène, par l'invasion des glaciers ? C'est ce qu'il est impossible d'affirmer. Plusieurs géologues ont cru trouver en Afrique des indices des phénomènes glaciaires et, généralement chaque fois qu'une difficulté se présente dans l'explication des dépôts terrestres, il est infiniment commode d'invoquer l'existence d'un glacier ; c'est ainsi qu'on pourrait recourir à ce procédé pour rendre compte de ces blocs de quartz, -qui dans l'Okanda s'élèvent sur le Tome VII, 1895.
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