Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 9]

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DÉGAGEMENTS DE GAZ INFLAMMABLES SURVENUS

fusée. Un ouvrier placé au milieu de la galerie a été simplement entraîné par le vent violent causé par l'explosion i mais la flamme n'est pas arrivée jusqu'à lui. Enfin, un autre ouvrier penché sur l'orifice du puits a entendu une détonation et a été frappé par une des planches qui recouvraient le puits. Dans cette circonstance, le gaz ne s'est donc pas simplement enflammé, il a occasionné une véritable explosion.., Il eût été très intéressant de connaitre la composition de ce gaz inflammable, mais il est bien difficile de le recueillir à l'état de pureté et en quantité suffisante pour le soumettre à une analyse. Les dégagements sont rares, ils surviennent très irrégulièrement, sans qu'on puisse les prévoir, et les ouvriers s'empressent d'allumer le gaz dès qu'il fait son apparition. Cependant, si l'on parvient

une fois à boucher un soufflard et si nous en omines prévenu en temps utile nous réussirons peut-être à remplir quelques flacons de ce gaz. On peut néanmoins présumer quelle peut être sa composition, car il n'y a qu'une explication plausible.à donner au sujet de sa formation. L'argile réfractaire ne renferme pas de matières organiques dont la décomposition puisse donner naissance à

des gaz hydrocarbures. Et il faut écarter toute idée d'hydrogène ou d'oxyde de carbone dont l'origine serait

encore plus énigmatique et qui brûleraient avec une flamme moins colorée.

Le gaz ne vient pas non plus des profondeurs du sol.

Il pourrait en être amené par la faille dont il a été question plus haut ; mais alors il se montrerait plus spécialement vers la limite nord-est du bassin, ce qui n'est pas le cas. On comprendrait d'ailleurs difficilement qu'il vienne s'accumuler dans les cavités laissées par les

anciens travaux. Ces travaux sont effectués dans une

DANS DES CARRIÈRES D'ARGILE PLASTIQUE.

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masse argileuse .compacte et plastique, par conséquent fort peu perméable, et n'ont de communication possible qu'avec la nappe aquifère inférieure lorsque la couche d'argile tigrée qui les sépare des sables blancs est trop mince et fissurée. Peut-être ces sables blancs renferment-ils, comme à l'iolenc, des veines de lignite ; mais ce lignite est un charbon trop sec pour donner lieu à des dégagements de gaz hydrocarburé. Le fait que le gaz provient toujours d'anciens travaux dans lesquels on retrouve des bois de soutènement avait été remarqué par les exploitants, et ils en avaient conclu que ce gaz est produit par la décomposition des bois. Ils ont même observé que les dégagements de gaz sont plus fréquents et plus abondants dans les travaux étayés avec des piquets de peuplier que dans ceux où l'on a mis du pin ou du chêne. C'est évidemment dans cette voie qu'il faut diriger les

recherches, car aucune autre explication ne peut être admise. Malheureusement, nous n'avons pu trouver sur les bois

extraits des anciens travaux où le gaz s'était accumulé que des indices très incertains de décomposition. La partie ligneuse est généralement bien conservée. L'écorce seule peut avoir disparu ou avoir subi quelque transformation. Nous avons recueilli un fragment d'écorce réduit

à l'état de feutre comme si certaines fibres inaltérables avaient été seules conservées. On sait depuis longtemps que la cellulose est susceptible de fermentation, et c'est à une action de cette nature qu'il faudrait attribuer la décomposition des bois ou des écorces dans les anciens travaux des carrières de Bollène.

M. Duclaux donne, sur cette question de la fermentation de la cellulose, dans son ouvrage sur la Microbio-