Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
74 NOTE SUR LA MINE AUX MINEURS DE R1VE-DE-GIER
du Syndicat critiquaient vivement la gestion de l'entreprise. Ceux qui la dirigeaient effectivement furent d'autant plus blessés de ces attaques que, sous les reproches qu'on
leur adressait, ils croyaient discerner le désir de supplanter la direction exécutive de l'association. L'animosité des deux partis en vint à tel point que la
majorité travaillant dans les mines du Syndicat résolut d'exclure la minorité de la Société qu'il s'agissait de créer ; et, pour arriver à leurs fins, ils se proposèrent
NOTE "SUR LA_ MINE "AUX MINEURS DE RIVE-DE-GIER 75
Mais ce n'était qu'une faible satisfaction.' Ce que vôulaient les membres exclus,- c'était, soit une .transformation de la Société civile, soit leur propre entrée dans cette
Société, qui ne devait, à leurs yeux, être légalement constituée- que du jour où elle comprendrait tous ceux à qui s'appliquait la promesse de la Société des Houillères. La sSociété resta sourde à leurs réclamations ; ils demandèrent alors appui à l'Administration ; le 14 juin 1889,
trois ouvriers évincés adressèrent au préfet de la Loire
d'éliminer progressivement de l'association, constituée par le pacte de 1887, tous ceux qui ne travaillaient pas. avec eux. Dès le mois d'avril 1889, le fondateur du Syndicat avait
une protestation .Contre .les agissements de l'association des
été exclus, sous prétexte qu'il était en retard dans les
l'association de fait, à laquelle le jugement du 29 mai 1889 reconnaissait des droits sur les concessions cédées.
Versements de ses cotisations. Les autres furent successivement éliminés au mois de juin, sous le même prétexte. Les membres exclus s'empressèrent de protester : ils voulurent payer l'arriéré de leurs cotisations ; mais, -quand ils se présentèrent au siège de la chambre syndicale, ils en trouvèrent la porte fermée, et ils n'eurent d'autre ressource que d'aller verser leurs cotisations chez un huissier. Mais les portes de l'association leur restèrent closes ; et, lorsque la u Société civile des Mineurs du Gier » se constitua définitivement, le 13 octobre 1889, à Lorette, elle se composait exclusivement des 71 ouvriers occupés aux travaux du Syndicat et restés membres de l'association du pacte de 1887. La minorité du Syndicat essaya de protester. La Société civile fut assignée en restitution des archives et; des fonds du Syndicat ; restitution fut ordonnée, malgré la plaidoi-
rie de leur défenseur, qui soutint que les demandeurs constituaient un syndicat différent du syndicat primitif, à
qui avait été faite la promesse de cession, et.la Société civile rendit à ses adversaires les archives, ét une somme de 1.469 francs sur 2.276 francs alors en caisse.
mineurs. L'Administration ne pouvait leur faire qu'une réponse : c'est que des tribunaux seuls relevait la question de savoir si telle ou telle personne faisait partie de Mais le Syndicat, craignant de compromettre, avec la cause de la Société civile, celle de tous les ouvriers autrefois unis dans le pacte de 1887, hésitait à poursuivre
l'affaire' sur ce terrain et à intervenir dans le procès actuellement en appel. La Cour de Lyon se trouva donc fondée, n'étant saisie d'aucune opposition, à considérer la Société civile, ouverte, d'après les statuts, à tous les travailleurs honu,étes qui accepteront ses statuts, comme valablement constituée conformément au jugement du tribunal de Saint-Étienne, et la déclara propriétaire des concessions cédées par la Société des Houillères. S'il se refusait à plaider, le Syndicat, reconstitué, n'en poursuivait pas moins ses négociations avec la Société civile. Celles-Ci demeurèrent infructueuses ; décidé à soutenir, malgré tout, ses droits à la possession des concessions que lui avait promises la Société des Houillères, lé Syndicat en vint, en 1891, dès avant l'arrêt de la Cour de Lyon, à des résolutions extrêmes. s En s janvier 1891, des travaux furent ouverts par le Syndicat dans la. concession de la Montagne-du-Feu ; au