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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. ÉTIENNE DUPONT
moindre défaillance jusqu'à son dernier jour. A plusieurs reprises, dans les débuts de ces nouvelles occupations, à un moment oit les intérêts collectifs des exploitants. de mines français n'avaient pas la représentation normale et permanente d'aujourd'hui, Dupont -eut le mandat de défendre des intérêts dans la discussion des projets sou-
NOTICE NÉCROLOGIQUE SURS. ÉTIENNE DUPONT
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Ainsi s'est passée la carrière de M. Étienne Dupont. Si elle n'a pas été marquée par quelqu'un de ces. travaux qui sortent de pair leur auteur, elle a été, du moins remplie par des occupations et des oeuvres toujours- utiles, aux
résultats souvent féconds. Bien réglée,. sa vie a été
mis au Parlement. C'est à ce titre qu'il présenta des
heureuse. Nous avons vu son enfance s'écouler, chose bien rare à cette époque, dans les meilleures conditions
observations au sujet des diverSes propositions de lois
d'une vie de famille continue. Jeune encore, un mariage avec
soumises au Parlement en faveur des ouvriers mineurs (e). Il prit une dernière fois la plume pour combattre, dans un mémoire étendu (**), le projet de loi sur les mines déposé
familles les plus considérées de Toulouse. Il avait vu son fils réussir pleinement dans la carrière -des chemins de
une compagne d'élite l'avait fait entrer dans une des
par le Gouvernement en 1886. Dupont avait vécu trop longtemps dans le culte de la loi de 1810 pour ne pas s'élever avec vigueur contre toutes les innovations de ce
fer qui était à côté de celle par lui parcourue. Sa fille
proj et jusqu'à celle de prétendre toucher à la forme même,
séparation, mais plutôt une consolation et une espérance : il n'était pas seulement, en effet, un catholique remplissant régulièrement les devoirs' de sa religion, il était un
au numérotage de la loi de Napôléon. Et, cependant, parmi les modifications qu'il suffisait, suivant lui, d'introduire dans cet antique texte, se trouvait, pour l'article 49, un paragraphe 3, d'après lequel on pouvait poursuivre la
déchéance et le retrait d'une concession, restée inexploitée trois ans sans cause reconnue légitime. C'était là certes une innovation considérable aux règles de 1810, .une atteinte profonde au principe de l'assimilation de la mine à la propriété d'un champ, cette pierre angulaire de l'oeuvre du législateur impérial ; et le conservatisme de Dupont n'avait pas reculé devant ce changement. Ce fut sa dernière oeuvre de publiciste et .de polémiste. Il resta depuis confiné dans la gestion immédiate dés grands intérêts de l'industrie privée auxquels il avait été mêlé. (*) Deux brochures furent publiées sur ce sujet, en 1883, in-4°, chez. Chaix.
("*) Sous le titre : Observations au sujet du projet de loi sur les mines
présenté par le Gouvernement le 25' mai 1886. 1 brochure in-4° de 214 pages. Paris, Chaix, décembre 1886.
s'était donnée à Dieu dans un des ordres les. plus austères
et les plus retirés du monde. Pour lui ce n'était pas une
croyant convaincu, à la foi profonde, qu'il proclamait volon-
tiers tout haut, comme nous le lui avons vu faire en tant de circonstances. Avec la foi agissante, il avait la charité active, s'intéressant à toutes les oeuvres catholiques, et plus spécialement à celles d'une utilité sociale plus haute, comme les orphelinats agricoles (*.).
Jusqu'à la fin il conserva cette belle ardeur des fortes convictions qu'il avait sur toutes choses. La vivacité de son allure accroissait l'impression laissée par son commerce : le geste rapide et .abondant, la mobilité du corps, la voix forte et martelée oit l'on entendait comme des résonances d'intonations méridionales, augmentaient
l'effet de sa parole dans la conversation et dans la (*) En 1873, il a publié, comme rapport sur les orphelinats agricoles, une monographie de la colonie établie é Servas daiis le Gard par Varin d'Ainvelle qui fut Ingénieur en chef des Mines dans le Gard (promotion de l'École Polytechnique de 1823) et été député et maire d'Alais ; ,c'est lui, nous l'avons dit, qui étudia, le premier, l'établissement de l'Ecole dès maîtres-ouvriers mineurs de cette ville.