Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
140 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES GÎTES MÉTALLIFÈRES
Ainsi que nous venons de le supposer dans notre définition, l'influence des minéralisateurs ne nous parait pas, dans les cas les plus nets, par exemple, quand il s'agit de fer titané ou de magnétite titanifère dans les norites ou hypérites_de Norvège, de fer chromé dans les serpentines d'Asie-Mineure, de l'Oural, du Banat, etc., avoir été beaucoup plus active pour la concentration de ces métaux que pour la cristallisation des autres éléments de la roche cristallisation dans laquelle nous croyons, d'ailleurs, contrairement à l'école de M. Rosenbusch, qu'elle est, presque constamment, intervenue. Mais ce rôle des minéralisateurs nous semble avoir été de plus en plus marqué dans toute cette grande série de gîtes sulfurés, qui, pour le cuivre notamment, commencent avec de véritables inclusions, pour arriver, par de nom-
breux cas intermédiaires, à des filons de chalcopyrite absolument indépendants de la roche mère, et il y a là tout un groupe de g,tes de départ ou de contact (*), que l'on peut, sans doute, pour la simplicité des classifications, rattacher aux gîtes de ségrégation, dont ils dérivent, niais
seulement à la condition expresse -de remarquer que le rôle des minéralisateurs s'y accentue progressivement et qu'ils amènent, par des transitions insensibles, à de véritables gîtes filoniens.
Nous serions assez disposé à restreindre, beaucoup plus qu'on ne l'a fait, dans ces derniers temps, en Amérique et en Norvège, cette catégorie de gîtes de cuivre qui ne contienne deetraces d'or, comme le plomb renferme de l'argent. En Colombie britannique, près de Rossland, dans le district de Trait Creek, on vient de commencer à exploiter pour or une association de pyrrhotine, avec chalcopyrite aurifère, en grandes masses. (") Il importe de ne pas confondre, avec ces gîtes de contact par départ immédiat, les filons proprement dits, qui peuvent se trouver accidentellement au contact d'une roche éruptive, simplement parce que ce plan de contact ()niait aux phénomènes dynamiques, qui ont ouvert les fractures filoniennes, un plan de cassure facile.
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES GÎTES MÉTALLIFÈRES 141
'ségrégation et à établir une coupure entre les gîtes de ségrégation proprement dits, formés d'oxydes de fer, chrome, ou titane, qui sont toujours restés dans le cur des massifs basiques, et les gîtes de départ sulfurés (pyrrhotines nickelifères, chalcopyrites), qui se sont, au contraire, portés, en raison d'une mobilité plus grande, vers la périphérie de massifs analogues. Dans la théorie de M. Vogt, qui a admis, en les étendant aux gîtes métallifères, les idées de MM. Iddings et Rosen.busch sur la différentiation (.spaltung) des magmas,
on se refuse, au contraire, à faire intervenir, dans la formation de tous ces gisements, les minéralisateurs et la vapeur d'eau, réduisant tout le phénomène de la ségrégation des oxydes ou sulfures métalliques (comme celui, plus général, de la différentiation des roches) à une simple liquation opérée en vase clos. Nous ne comprenons pas, pour notre part, pourquoi prétend exclure de ces réactions les éléments gazeux et aqueux sous pression, dont le rôle est tellement essentiel
et caractéristique dans toutes les manifestations volcaniques et dont l'intervention a dû être tellement propre à prêter aux molécules confondues dans un bain igné une mobilité, que l'on a quelque peine à expliquer autrement par des différences de température et de pression, par des actions d'endosmose, etc... Nous serions beaucoup plutôt
porté inversement à diminuer le rôle des phénomènes purement ignés, pour expliquer la cristallisation de bien des minéraux par la présence de dissolvants sous pression,
tels que l'acide carbonique liquide, les chlorures, fluorures ou sulfures alcalins la présence de ceux-ci étant suffisamment prouvée, en tant de cas,. par les inclusions
liquides ou gazeuses des cristaux. Cette divergence de vues avec d'éminents géologues étrangers vient surtout, ce nous semble, de ce que l'école à laquelle se rattache M. Vogt n'admet, comme ayant