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NOTE SUR LES SOURCES MINÉRALES DE POUGUES
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NOTE SUR LES SOURCES MINÉRALES DE POUGUES
A Saint-Léger, des travaux exécutés autrefois pour l'approfondissement du puits d'embouteillage avaient fait
reconnaître l'existence d'une cassure plane, verticale, sans rejet, traversant toute la largeur du puits (4 mètres) et dirigée nord-2"-est, c'est-à-dire à peu de chose près parallèle à la précédente. Son épaisseur de 3 à 4 centimètres environ était remplie d'argile molle. Cette cassure, qui d'ailleurs ne donnait aucune venue d'eau ni de gaz, passe à l'est de la source Saint-Léger. Dans l'intention de rechercher si une fracture du même genre et de même direction ne servirait pas de cheminée d'ascension à la source, la Compagnie des Eaux fit creuser,
en 1891, une tranchée est-ouest à la limite nord du parc, de manière à recouper la fracture présumée. Ce travail a permis de reconnaître une cassure sans dénivellation,
dirigée encore nord-sud à quelques degrés près, d'une vingtaine de centimètres de largeur, et dont le prolongeMent passerait, à très peu près, à la source Saint-Léger. Cette curieuse fracture est remplie, non d'argile imperméable, mais de sable quartzeux et feldspathique fin, imprégné d'oxyde de fer; sur les parois, la marne est rougie par l'oxyde de fer sur une épaisseur de 1 mètre à 1,50; sur une largeur plus grande encore on trouve disséminés au milieu de la marne de petits rognons concrétionnés de calcaire blanc attestant le passage ancien d'eaux minérales. Il paraît bien probable que c'est sur le prolongement de cette cassure, remplie de sables perméables, que jaillit la source Saint-Léger: On verra une confirmation de cette hypothèse dans ce que l'on connaît du mode de captage de la source. -
Enfin un dernier groupe de faits montre le lien qui existe entre les. venues d'eaux minérales de Pougues et
ces cassures à remplissage argileux ou sableux :
les
sources Élisabeth et Alice, limpides quand leur débit est réduit, amènent. au jour, quand on les laisse couler libre-
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ment, des matières argileuses que l'on pourrait, à première
vue, croire arrachées aux marnes en place, bien que l'état des sondages, nullement dégradés malgré les grands débits fournis longtemps par ces sources, ainsi qu'on a pu le constater comme nous verrons plus loin, indique que ces marnes ne se délaient que très difficilement. Mais avec ces argiles, d'une odeur toute particulière, arrivent en abondance des grains de sable feldspathiques et quartzeux, souvent des cristaux roulés de quartz bipyramidé porphyrique. Ces sables, complètement étrangers au terrain jurassique, et beaucoup trop abondants pour provenir, comme on l'a cru d'abord, du mortier de ciment et sable employé pour les captages, ne peuvent que s'être
introduits après coup dans des cavités du terrain en place, vraisemblablement dans des cassures semblables
à celles dont il vient d'être question. Ils sont identiques à ceux de la cassure du parc de l'établissement. On a pu d'ailleurs, dans les expériences dont nous parlerons, préciser les niveaux oh ces deux sondages rencontrent les sables et constater que c'est de ces niveaux que viennent les eaux minérales. L'origine de ces sables, identiques.à ceux qui recouvrent
une partie de la plaine, identiques aussi à ceux que l'on extrait de la Loire pour la construction, ne parait pas douteuse: ils proviennent de la surface. Comme on le verra,
il y a en profondeur dans le bassin de Pougues
afflux considérable d'eaux douces superficielles venant se mélanger aux eaux minérales après un trajet plus ou
moins long à travers les terrains. Si cela est, rien de plus naturel que de voir ces eaux, dans leur descente, entraîner le sable qu'elles traversent et le déposer dans leur trajet ascensionnel.