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ÉTUDES GÉOLOGIQUES SUR LA MER ÉGÉE
On ne peut donc établir, a priori, de règle générale pour l'âge des gisements serpentineux de l'Archipel ; mais
cette étude d'ensemble montre que l'association de serpentines avec des gneiss, schistes micacés et calcaires cris-
tallins est un fait très normal et fréquent dans cette région ; ce qui ne peut que nous confirmer, à défaut de
toute indication contraire, dans nos conclusions locales sur l'âge primaire des serpentines de Mételin. A partir du crétacé inférieur, les éruptions ont dit commencer à se produire dans cette zone égéenne, qui a été manifestement le théâtre de tant de dislocations pendant toute la période tertiaire, et elles ne se sont plus interrompues jusqu'à nos jours. Les plus anciennes venues rocheuses paraissent avoir été les plus septentrionales, zone crétacée de Bulgarie, du Bosphore et de la côte de la mer Noire ; les plus récentes, au contraire, les plus méridionales, volcans modernes de Santorin, Nisiros, etc. Dans chaque cas particulier, il est souvent difficile de préciser l'âge exact de ces éruptions ; voici toutefois les principaux résultats auxquels on est arrivé, à ce propos, dans les diverses régions de l'Archipel. Si nous reprenons l'ordre de notre description précédente, à Mételin, nous voyons que l'on a eu successive4° Éruptions tertiaires.
ment (et, en général, sous forme de coulées), des trachytes rhyolithiques et dacites, puis des andésites à mica noir, hornblende et augite, des andésilabradorites (parfois augitiques) à péridot accessoire, enfin des labradorites augitiques à augite et péridot : c'est-à-dire une série de -plus en plus basique, dont les derniers termes recoupent
nettement le pontien, l'âge des premiers étant indéterminé.
Ces roches sont accompagnées de grandes masses, plus 011 moins stratifiées, de brèches et conglomérats à blocs .
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anguleux et bois silicifiés, qui prouvent une sédimentation contemporaine de ces éruptions, peut-être en partie souslacustres. A Lemnos, l'ensemble plus homogène se présente sous forme de dykes éruptifs, également mélangés de quelques brèches, mais celles-ci étant rarement stratifiées. Ce sont des trachyandésites, des andésites quartzifiées,
des dacites et des andésites augitiques, c'est-à-dire des types d'acidité moyenne et assez constante, qui recoupent les grès et schistes, assimilés hypothétiquement au flysch supracrétacé de l'Eubée. A Samothraki, le type dominant paraît être celui des trachyandésites, avec tufs volcaniques abondants, intercalés dans des conglomérats, qui surmontent le calcaire nummulitique ; ces roches formeraient, d'après Hcernes, des lambeaux d'une coulée.
Dans le sud-ouest d'Imbros, Viquesnel signale des
andésites amphiboliques avec cinérites. En Troade, on retrouve des 'andésites à mica noir ou à amphibole, avec des obsidiennes, de grandes masses de
tufs régulièrement stratifiées et de rares pointements basaltiques.
L'âge de ces roches tertiaires d'Asie Mineure serait, d'après Tchihatcheff (*), très variable, quelques-unes pouvant être antérieures au crétacé (région du Bosphore, Eregli, Angora), d'autres, au contraire, postérieures au levantin et peut-être même au .pliocène (mont Pagus,
près Smyrne). A Kos, M. Teller signale des pointements trachytiques d'âge levantin et de puissants dépôts de tufs rhyolithiques superposés au pliocène marin. A Santorin, l'ouvrage classique de M. Fouqué Montre (1 Loc. cil.,
I,
439. Tchihatcheff fait remarquer l'association des
,hem éruptives avec des lacs salés.