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NOTE SUR LES GISEMENTS DE MANGANÈSE
DE TCHIATOUR
qui paralyse complètement à Tchiatour tout essai d'organisation d'une grande industrie.
La loi minière russe pratique, en effet; le régime de l'accession, et il faut acheter ou louer le sol au propriétaire pour avoir le droit d'exploiter le1réfond. Or, la propriété
est extrêmement morcelée ; de plus, elle a un état civil souvent fort douteux dans ces terres rocailleuses et incultes
qui n'ont guère de valeur que par leur manganèse. De ces deux causes résulte une impossibilité presque absolue
de réunir en un seul lot la surface de terrain nécessaire à une grande installation. Aussi la méthode d'exploitation actuelle, bien qu'un peu moins rudimentaire, est-elle encore des plus primitives.-
En partant de l'affleurement et normalement à lui, on pratique sur l'épaisseur de la couche une galerie principale de 2 sagènes (1 sagène =-- 2m,134) de large. Puis on trace des galeries perpendiculaires à la première, ayant
2 sagènes de large et distantes de 5 sagènes d'axe
en
axe. On les recoupe ensuite par un troisième système de
galeries de 2 sagènes, en un mot on découpe dans le gite une série- de piliers carrés de 3 sagènes de côté ayant entre eux des intervalles de 2 sagènes. On ne s'avance guère dans ces travaux à plus de 60 à 80 sagènes de l'affleurement, à cause de l'accroissement des frais de soutènement, de roulage et des difficultés de l'aérage. Cette méthode laisse donc, sous forme de piliers, un peu plus du tiers du gîte non exploité. Le travail se fait au pic avec deux ouvriers par chantier
On pratique à la base de la couche une sous-cave de 1 archine (0'1,711) de profondeur et on abat ensuite la partie supérieure. Un chemin en planches réunit le front de taille au jour et
l'un des deux ouvriers emporte le minerai au moyen de. brouettes d'une contenance de 8 à 10 ponds (128 à160 kil.
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On procède ensuite à un triage sommaire et on dispose le minerai marchand (à 52 p .100 de Mn) en tas de 1 sagène de côté.
Des contremaîtres surveillent les travaux et sont chargés d'embaucher les ouvriers. Ceux-ci sont payés à la tâche et laissés libres de travailler le temps qu'il leur plaît. Le salaire dépend naturellement de la plus ou moins grande richesse de la couche et de la distance au jour puisque le roulage est laissé à la charge du chantier. Comme chiffres moyens on peut indiquer les suivants Jusqu'à 45 sagènes (96 m.) du jour on paie les ouvriers
à raison de 15 à 20 roubles (40 fr. 50 à 54 fr.)
la
sagène cube ; de 45 à 70 sagènes (150 m. env.) le prix est de 22 à 30 roubles (59 fr. 40 à 81 fr.). Il faut à peu près 10 journées de travail à deux ouvriers pour produire 1 sagène cube (soit 1.500 ponds ou 24 tonnes) de minerai trié, ce qui correspond à un avancement de 4 à 9 archines. En d'autres termes, il faut abattre 3 à 6 sagènes. cubes du gîte pour en avoir une de minerai marchand.
Le boisage est très sommaire et se réduit à quelques cadres dans la galerie principale et des buttes çà et là dans les galeries secondaires. Un bois de 0m,20 de diamètre et de 2'1,20 de haut coûte 40 à 50 kopecks (1 fr. 10
à 1 fr. 35) pour le chêne et 20 à 25 kopecks (0 fr. 55 à 0 fr. 67) pour le hêtre. La montagne elle-même n'est couverte que d'une végétation clairsemée et rabougrie incapable de fournir des bois de soutènement. La pose d'un cadre est payée en supplément aux ouvriers du chantier à raison de 20 kopecks. L'eau s'écoule comme elle peut, en suivant la pente
naturelle des galeries, c'est-à-dire assez bien pour les travaux partant du flanc nord des falaises. Il y a heureusement fort peu d'eau, vu le relief très accentué' de là région.