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LA GREVE DES OUVRIERS MINEURS
L'accord fixait, en outre, certains points de détail rela-
tifs à l'exécution du contrat de travail. Il spécifiait, en particulier, que les différends entre patrons et ouvriers devraient être, en général, réglés sur place, et par exception seulement tranchés par le Comité mixte. Cette
clause avait une grande importance, en ce qu'elle était
muette sur la question du tiers arbitre. Les ouvriers réclamaient en effet, depuis plusieurs années, et en toute occasion, cette institution ; les patrons s'y étaient montrés formellement opposés et, cette fois encore, avaient gain de cause : nous verrons que les Ouvriers n'ont pas été plus heureux en 1898. Les salaires -qui résultaient de cet accord étaient trs élevés à ce moment, puisqu'ils étaient à 46,25 p. 100 andessus du salaire type de 1879 ("). Cette situation, qui résultait des cours exceptionnellement élevés de 1891, prit fin presque aussitôt : les prix tombèrent de plusieurs schellings en 1892; en juin, le taux des salaires n'était plus que de 36 1/4 p. 100 au-dessus du salaire type. La baisse avait d'ailleurs une tendance à s'accentuer, bien que la production augmentât, ainsi que l'exportation. Mé-
contents, les mineurs, par 37.529 voix contre 26.027, déclarèrent qu'ils dénonçaient le contrat pour fin décembre 1892. Le mécontentement, qui visait non seulement le taux actuel, mais le système de l'échelle mobile lui-même, était entretenu par la Fédération des Mineurs de Grande-Bretagne, hostile à ce système. Toutefois, lors d'un second vote provoqué deux mois plus tard, 36.000 voix contre 18.000 se prononcèrent encore en faveur de l'échelle mobile. Le taux seul devait être discuté. Les ouvriers demandaient le retour au taux de 10 p. 100, un tiers arbitre et un système plus équi(*) Voir les taux antérieurs à 1891, dans l'ouvrage : De la conciliation
et de l'arbitrage dans les conflits collectifs entre patrons et ouvriers (Office du travail).
DU PAYS DE GALLES EN 1898
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table de fixation des prix de vente. Des pourparlers très actifs s'engagèrent ; les mineurs de la région étaient travaillés par les partisans et par les adversaires de l'échelle mobile, de telle sorte qu'ils étaient très flottants, et que le 31 décembre arriva sans que les chefs des ouvriers eussent des pouvoirs suffisants. Les patrons exigeaient que les ouvriers donnassent pleins pouvoirs à leurs délégués. A titre provisoire, on convint de proroger la convention jusqu'au 31 janvier 1893; dans le cours de janvier, les pleins
pouvoirs furent votés par 41.814 voix contre 17.764. C'était, vu les opinions des représentants nommés, la victoire du principe de l'échelle mobile. Les pourparlers s'engagèrent alors à nouveau; les patrons opposèrent un refus formel à toute demande d'augmentation. Le 31 janvier arriva sans qu'on eût pu s'entendre. Le travail ne cessa pas encore, mais on comprend que la rupture parut imminente. Cependant, le 17 février, l'accord se faisait. On revenait purement et simplement à l'accord à l'avantage des oude 1892, avec cette différence, que l'on devait désormais, dans l'évaluation des vriers, prix de vente, tenir compte des anthracites, alors que précédemment ces charbons n'entraient -pas en ligne de compte.
Ainsi, la grève, qui avait été imminente, était ci-Mjurée. Ce n'était pas dire, d'ailleurs, que le mécontentement fût dissipé. Bien au contraire, il ne fit qua s'accroître avec les causes qui l'avaient fait naître. La baisse se continua en 1893 et 1894, si bien qu'au cours de cette dernière année les ouvriers dénoncèrent encore une fois l'accord. La date résultant de cette dénonciation était le 31 mars 1895. Les ouvriers demandaient
de nouveau le retour à l'échelle de 1890, c'est-à-dire à une échelle basée sur une augmentation de 10 p. 100 par schelling de hausse. Les patrons répondirent en congédiant les ouvriers pour le 31 mars et annonçant leur