Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
136
SUR LA CRISTALLOGRAPHIE DU FER
cémentation (1,50 environ de carbone) tiré des caisses après la cémentation terminée et refroidi à l'air (barrettes de 12 millimètres de diamètre). La coupe (transversale) a été polie et attaquée par la teinture d'iode, de sorte que la cémentite reste blanche en lumière verticale sur un fond sombre de perlite passant à la sorbite dont le grossissement employé (250 diamètres) ne permet pas de voir les détails. Les lamelles de cémentite se coupent assez fréquemment sous des angles de 90 et 45° (fig. 35), reproduisant ainsi la disposition de la fig. 32 (austenitemartensite); plus souvent les angles sont quelconques, assez rarement de 60° (*). b) Aciers hypoeutectiques. — Les aciers hypoeutectiques, trempés dans l'eau froide au-dessus des points critiques, sont formés uniquement de martensite. Les caractères de ce constituant sont aujourd'hui trop connus pour qu'il soit utile d'en donner ici une nouvelle photographie. On sait qu'il est composé d'aiguilles en groupes parallèles, respectivement orientés suivant les trois côtés d'un triangle, équiiatéral ou autre; on peut trouver aussi, plus rarement, des arrangements rectangulaires. En résumé, la cristallisation des aciers ' trempés, en raison de la fréquence dans les coupes des triangles équilatéraux et des angles de 90° associés aux angles de 45°, parait se rattacher au cube modifié par l'octaèdre régulier; mais les indications recueillies ne sont pas probantes. C) Structure des aciers-nickel. — Il est bien connu que certains alliages de fer et de nickel, contenant environ 25 p. 100 de nickel et 0,60 de carbone, ne présentent pas de points critiques notables pendant le refroidissement lent et, par suite, sont non magnétiques à la température (*) Les échantillons d'acier de cémentation qui m'ont servi avaient été gracieusement et spécialement préparés par M. Grobot, directeur des Aciéries d'Assailly.
SUR LA CRISTALLOGRAPHIE DU FER
ordinaire. Le
137
fer y est donc à l'état y, et le nickel à
l'état g. La structure des alliages non magnétiques de fer et de nickel peut donc être normalement, à toute température au-dessus de zéro, celle du fer y. J'ai trouvé d'ailleurs qu'elle reste la même, malgré le retour du magnétisme, quand la teneur en nickel s'élève de 25 à 99 p. 100, ou, tout au moins, que l'organisation acquise aux températures élevées n'est plus effacée dans ces alliages par les transformations moléculaires, ce qui nous permet de les utiliser aussi. La fig. 37 (Pl. IV; grossissement de 25 diamètres ; éclairage oblique) représente un alliage à 58,3 de nickel, d'abord forgé, puis recuit vers 1.300°. La coupe polie, attaquée pendant quinze secondes, au pôle positif d'un élément de pile Grenet, par l'acide chlorhydrique étendu de 9 fois son volume d'eau, présente un faciès tout à fait semblable à celui des laitons de 0 à 35 p. 100 de zinc recuits à haute température. M. Charpy (*), qui a fait l'étude micrographique de ces laitons, a pu y reconnaître des octaèdres avec de nombreuses mâcles. Par analogie, il en est probablement de même ici, bien que je n'ose l'affirmer. La fig. 38 (Pl. IV) est un détail plus grossi . (150 diamètres) de la même préparation. Si les alliages n'ont pas été recuits, après for^eage, à haute température, la structure est naturellement plus fine, mais elle conserve exactement les mêmes caractères, un peu défigurés, malheureusement, par les nombreuses piqûres que l'attaque creuse sur la surface de ces aciers-nickel et qui paraissent, vues sous de forts grossissements, de petits cristaux négatifs d'ailleurs mal définissables (Voir la fig. 39, Pl. IV; alliage à 29,07 de (*) Bull, delà Soc. d'Encouragement, 5» série, t. 1, p. 205, et Pl. III, fig. 25 à 30; année 1896.