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LES MINES DE FER DU MINNESOTA
dérive-t-elle pas de terrains primitivement complexes? Autant de questions que les profondes • modifications postérieures subies par ces roches rendent extrêmement difficiles à résoudre et que nous n'aurons pas pour notre part l'imprudence d'essayer de trancher. Mais, sans entrer dans la discussion de ces points encore mal approfondis, on peut, avec vraisemblance, expliquer de la façon suivante la formation des minerais du Mesabi. Des couches d'origine sédimentaire, poreuses, ferrugineuses, existaient primitivement entre le quartzite de Pewabie et les schistes ardoisiers. Les eaux superficielles, arrivant sur l'affleurement de cette zone plus perméable que ses voisines, s'y infiltrèrent et opérèrent un lent travail de remaniement, en dissolvant ou en précipitant, suivant les cas, le fer et la silice. Elles profitèrent de toutes les fissures, et, en particulier, des lits de stratification pour y pénétrer et y effectuer leurs dépôts et arrivèrent ainsi soit à les oblitérer, soit à les remplacer par des bandes indécises et llexueuses. Tant que la séparation de la silice et du fer est restée incomplète, le résultat de ce remaniement est la taconite sous ses diverses formes, schisteuses, grenues ou compactes, où l'on retrouve, à défaut de ses caractères physiques plus ou moins complètement effacés, la composition chimique moyenne de la roche primitive. Mais en certains points, mieux disposés pour favoriser la circulation des eaux, la concentration a été poussée beaucoup plus loin, donnant, d'une part, le paintrock, mélange de silice et de kaolin à peu près purs ; d'autre part, les amas de minerai de fer, où ne subsistent que des quantités minimes de substances étrangères, et, comme intermédiaire, la jaspilite avec ses lits alternants de silice et d'hématite. Or la silice, étant moins soluble que le fer, doit s'être déposée la première, généralement assez près de son lieu
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d'origine, tandis que l'hématite pourra avoir subi avant sa concentration un transport assez considérable. De ce que le paintrock se trouve toujours dans le Mesabi audessus du minerai, ce dernier formant ses amas à la limite inférieure de la zone décomposée et souvent même immédiatement sur le quartzite imperméable, on peut donc conclure, avec M. Spurr, que le remaniement a été effectué non par des sources ascendantes, mais par des infiltrations d'eaux superficielles. D'ailleurs, ce savant a pu suivre (*), dans certains cas, la marche des eaux par les traces laissées dans les fissures de la roche, et cette marche s'est toujours montrée descendante. C'est aux points où les terrains étaient le plus perméables à l'eau qu'a dû se faire sur la plus grande échelle la concentration du fer et que l'on doit, par conséquent, trouver les amas de minerai. A défaut de filons de roches éruptives, qui semblent avoir joué un rôle important dans la formation de* minerais du Michigan (**), mais dont on ne trouve pas trace dans le Mesabi occidental, de pareilles zones d'infiltration sont constituées par les failles comme celles de Virginia. Et, en effet, non seulement les deux bords de l'accident de Virginia sont jalonnés par des gisements importants, mais c'est dans les mines Oliver et Ohio, c'est-à-dire sur le passage même d'une des failles, comme l'a constaté M. H.-V. Winchell (***), que le minerai se présente avec la plus grande épaisseur connue. Mais on trouve encore, en dehors des failles, une grande perméabilité dans les zones plus ou moins disloquées par des plissements, et c'est ce ■ qui explique que les gisements de la région de Virginia se prolongent à (*) Loc. cit., p. 157. lh (**) IRVING et VAN HISE, V. S. Geol. Surv., 10 Ann. Rep., p. 409 ; VAN HISE, Am. Jour. Sri., février 1892, p. 123, (***) Geol. Surv. Minn., 20" 1 Ann. Rep.. p. 132.