Annales des Mines (1900, série 9, volume 18) [Image 129]

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NOTE SDR LA LEGISLATION DES MINES EN CHINE NOTE SUR LA LEGISLATION DES MINES EN CHINE

se révéleront presque toujours quand l'exploitation sera reprise avec des capitaux européens. Le droit d'exploiter les gisements miniers peut s'étendre à l'élaboration des minerais. 11 y a des familles de métallurgistes comme des familles de mineurs. Dans tous les cas les ouvriers étrangers engagés par les chefs sont considérés comme appartenant à leur famille. Les mandarins disent donc la vérité lorsqu'ils répondent aux Européens que les mines appartiennent au peuple, ou parfois à l'empereur, mais qu'en tout cas le Gouvernement ne s'y intéresse que pour maintenir à un certain nombre de familles les moyens d'existence qui leur sont nécessaires. Cependant le mandarin local peut toujours arrêter l'extraction dans une région déterminée en fondant son interdiction sur des considérations d'intérêt public. Ses prérogatives fiscales le rendent à peu près souverain en ce qui concerne les conditions de vente des produits de l'extraction. Nous reviendrons plus tard sur ce point . Au point de vue de l'exploitation, chaque patron mineur, en règle avec la patente qui lui est imposée par le man- , darin, est libre d'ouvrir où il lui plait un puits ou une galerie. Il doit seulement se tenir à la distance de deux mesures (tchang, valant de 6 à 7 mètres) de l'excavation déjà créée par un concurrent. Les droits de chaque patron s'étendent au minerai situé à 1 tchang de la paroi de son excavation. Les exploitations à ciel ouvert, soumises à des règles analogues, sont très rares, faute des capitaux nécessaires pour les frais de découverture. Une fois établi, le chantier souterrain suit dans le filon ou dans la couche toutes les directions qui paraissent avantageuses au patron mineur. La. galerie d'extraction, en général bien boisée, mais de faible hauteur (l m ,20 . environ!, prend toutes les inclinaisons imaginables suivant

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l'allure du gîte. Des galeries latérales, formant une série de traçages sans dépilages proprement dits, se branchent dans toutes les directions favorables. Le défaut d'air, l'invasion des eaux, les éboulements, et parfois le grisou limitent seuls l'avancement, qui pénètre souvent à plusieurs centaines de mètres du débouché au jour. Suivant la richesse du gîte, le personnel' employé par un seul patron, tantôt se réduit à quelques gamins, chargés du sortage, tantôt comprend plusieurs centaines d'ouvriers piqueurs, comme, par exemple, dans l'exploitation des amas stannifères de Mong-Tze. Les ouvriers proprement dits sont embauchés temporairement par les patrons ; mais ils proviennent toujours exclusivement de certaines régions dont la population est habituée à se transporter dans le pays minier, et ils n'admettent pas la concurrence d'ouvriers venant d'autres parties du même pays. Chaque gisement important relève d'un certain nombre de localités attitrées pour le recrutement de ses ouvriers. Ainsi la plupart (.les mineurs de Mong-Tze viennent de Liu-GanFou; mais quelques exploitations tirent leur personnel de Lou-Nan. Les Musulmans et les Boudhistes restent, en outre, toujours séparés. Le sort des ouvriers mineurs est des plus misérables. Leur salaire moyen, de 2 à 3 taels par mois (8 à 12 francs ), joint au riz que leur fournit le patron, suffit cependant à les attirer, pendant toute la saison où les travaux agricoles n'exigent pas leur présence dans leur pays d'origine. Ils sont d'ailleurs, pour tout ce qui concerne leur subsistance, asservis, comme le patron lui-même, à des fournisseurs rapaecs, qui jouent un rôle capital dans toutes les exploitations minières un peu importantes, dont; ils sont les lia illeurs de fonds. Ce sont eux qui, organisés d'office par le Gouvernement local en une sorte de Syndicat, peuvent donner aux Européens l'illusion d'une Société propriétaire d'une sorte