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ÉTUDE GÉOLOGIQUE SUR LE NORD DE LA CHINE
tion, sur les bords, de conglomérats grossiers. D'ailleurs, s'il n'en était pas ainsi, les pays de lœss auraient les mêmes dénivellations profondes, les mêmes escarpements aux formes si variées, que tous les paj-s de montagnes. Quels sont les agents qui amènent cette formation de steppes ? Ce sont, d'une façon générale, les conditions climatiques, le vent, le soleil, la pluie ; et les effets de ces agents sont une destruction chimique et une dislocation mécanique des roches des montagnes, suivies d'un transport et d'un dépôt. Le climat de l'Asie centrale est un climat continental. L'hiver, dominent les vents du Nord-Ouest, soufflant presque sans interruption, froids et secs; l'été, ce sont des vents variables du Sud et du Sud-Est, qui ont dépouillé leur humidité en franchissant de hautes barrières montagneuses. Dans ces conditions, non seulement les eaux ne prennent pas d'écoulement, mais encore on observe un dessèchement progressif. C'est bien le régime des steppes. L'air sec, très diathermane, provoque un rayonnement intense pendant les longues nuits d'hiver, qui contribue à abaisser considérablement la température ; peut-être aussi le mélange du sel des steppes avec la neige et la glace agit-il comme source de froid. Inversement, en été, l'insolation se produit avec une grande intensité pendant les journées longues et claires, et la température est très élevée. Les effets de ces agents climatiques sont d'abord une désagrégation des roches des montagnes. L'une est chimique. Elle a besoin de fortes pluies et d'une température élevée. L'autre, mécanique, se produit par un climat humide et à basse température (glaciers et leurs moraines), ou bien par une succession de gels et de dégels. Ainsi, dans l'Asie centrale, dans le bassin encaissé du
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Tarym où les pluies correspondent à un climat froid, on a des alternances de gel et de dégel au fond des vallées en hiver, sur les montagnes couvertes de neige en été ; dans la Mongolie orientale, les grandes chaleurs sont accompagnées de grandes pluies, et il se produit une destruction plus profonde, qui arrondit les formes des rochers. Après la dislocation se produit un transport, ou bien par le vent pour les matériaux les plus fins, désagrégés mécaniquement, ou bien par l'eau pour les matériaux plus grossiers détachés chimiquement. Le vent a une action plus importante qu'on no l'imagine, dans tous les pays, pour le transport et le dépôt des matières fines. Seulement son effet ne se manifeste avec évidence que lorsque les pluies sont insuffisantes pour emporter ces matières à la mer, ou que les obstacles permettent aux dépôts de s'accumuler au lieu d'être à nouveau charriés par le vent. Ainsi c'est par le vent que les villes mortes s'ensablent, qu'une terre nouvelle les recouvre; si l'on n'a pas prêté jusqu'ici plus d'attention à ces effets, c'est que nulle part encore on ne les avait rencontrés avec une importance assez considérable pour créer un faciès à part. Sur les grandes étendues rocheuses, où ne pousse qu'une herbe maigre et clairsemée, le vent, agissant de toute sa force, met en mouvement les particules désagrégées ; les plus grosses tombent dans les creux et y restent ; les plus fines ne sont retenues que si la couverture de plantes est assez dense; et, quelle que soit la cause de la dislocation première, l'effet produit reste le même : ainsi la circulation des bêtes et des charrettes sur les routes de lœss produit à la longue ces chemins creux de 20 à 30 mètres de profondeur, qui ne cessent de s'approfondir jusqu'à ce qu'on soit obligé de les abandonner (*). La (*) Voir fig. S, Pl. VI.