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ÉTUDE GÉOLOGIQUE ET MINIÈRE DES PROVINCES CHINOISES VOISINES DU TONKIN
variable, suivant les ressources dont les habitants disposent pour l'acquisition du combustible. La. Régie impériale est organisée ainsi qu'il suit : Un mandarin spécial réside à He-Tsin, avec le titre de Ti-KtlSse, qu'on peut littéralement traduire par Chef du Service d'épuisement. Il asous ses ordres deux Ta-Che (commis principaux), l'un à He-Tsin même, l'autre à Lang-Tsin. L'extraction de l'eau salée s'effectue dans des puits verticaux. Ils sont creusés, sous l'autorisation du Ti-KuSse, par des Associations formées entre les fabricants de sel, sortes de Sociétés civiles dont les parts sont divisibles et transmissibles. Ces puits sont plus ou moins bien aménagés, selon les ressources de l'Association. Le plus grand, situé près de la pagode du Génie des Salines, possède une section carrée, de 2 mètres de côté, avec boisage jointif. . Il descend à 300 pieds de profondeur, les puits moins profonds ne fournissant souvent qu'un débit, très limité. Le puits et ses accessoires sont entourés d'une muraille, et le Ti-Ku-Sse en prend possession pour assurer lui-même l'extraction. Un treuil, actionné par 4 hommes, manœuvre un câble terminé par une outre formée d'une grande peau de buffle non tannée, qui se remplit d'elle-même au fond du puits. Ce sac, ramené au jour, est déversé dans une citerne en maçonnerie. L'eau salée qui s'y emmagasine est délivrée, par un agent du Ti-Ku-Sse, aux porteurs envoyés par les fabricants associés. Chacun de ces porteurs est muni d'une hotte étanche en bois, qui sert de mesure, et contient environ 60 litres. Le prix du transport aux chaudières d'évaporation est de 5 à 6 sapèques parhottée pour une distance maximum d'environôOO mètres. L'évaporation s'effectue dans des batteries d'en général huit chaudières, en forme de calottes sphériques, d'une capacité d'environ 200 litres (PL IX, fig. 3). Elles sont portées par un fourneau à foyer inférieur, suivi de carneaux horizontaux aboutissant à une courte cheminée.
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On y brûle surtout des fagots, préférés au bois, qui est plus cher et trop peu flambant. Au fur et à mesure de la concentration du liquide, on transporte les dépôts de manière à rejeter les précipités magnésiens, et k finir par remplir les chaudières en terminant par une évaporation à sec. On obtient ainsi des calottes sphériques de sel compact, pesant environ 150 kilogrammes, qui sont fendues en quatre pour le transport à dos de mulet. Toute la fabrication doit être remise au Ti-Ku-Sse, qui la paye de 0,6 taels, à 1 tael les 100 livres (environ 80 kilogrammes), suivant sa qualité. Le prix moyen est de 0,85 tael. Le sel est revendu au public au prix moyen de 2,5 taels les 100 livres, soit environ 115 francs la tonne. Le bénéfice du fabricant est très variable suivant la richesse de l'eau et la cherté du combustible. La Régie estime qu'il doit être en moyenne 10 p. 100 du prix de vente, soit environ 11 fr. 50 par tonne. Une batterie de chaudière bien conduite rapporte ainsi environ 1 tael, soit 3 fr. 65 par jour, correspondant à une production d'environ 320 kilogrammes de sel de diverses qualités. Le retour k Yun-Nan-Sen a lieu par Tcha-Ui-Kieou, hameau situé à 35 kilomètres au Sud-Est de He-Tsin et à 6 kilomètres vers l'Est des salines de Heou-Tsin. Dans cette dernière localité, l'horizon des sables salifères, qui se relève rapidement k mesure qu'on s'élève vers l'Est, se trouve k 1.500 mètres d'altitude et, par suite, au-dessus du niveau des eaux souterraines. L'exploitation se fait par des galeries, et les sables extraits sont lessivés au jour dans des bassins. La même méthode est employée sur les bords du Fleuve Bleu, où le niveau salifère se rencontre dans le prolongement Nord de la zone de He-Tsin, vers 1.000 mètres d'altitude (*). (*) Ce renseignement est du à M. de Vaulserre, qui est passé auprès de ces salines pendant la reconnaissance ih] cours du fleuve.