Annales des Mines (1901, série 9, volume 20) [Image 234]

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ÉTUDE GÉOLOGIQUE ET MINIÈRE

DES PROVINCES CHINOISES VOISINES DU TONKIN

Sur certains points, la houille est assez chargée de pyrite, et les cendres, peu abondantes, sont souvent ferreuses. La région la plus favorable à l'exploitation de la houille rhétienne est évidemment la bordure occidentale du lambeau de Mong-Tze. La partie méridionale de ce lambeau pourrait entrer en relations directes avec le Tonkin. La houille tertiaire de Yen-Bay a été l'objet de quelques tentatives d'exploitations. Elle semble souvent plus riche en matières volatiles que la houille rhétienne ; mais sa teneur en cendres paraît aussi être très élevée. Le peu d'étendue et de régularité du gisement ne permettent pas de le faire entrer en compte dans l'évaluation d'ensemble qui précède, qui se résume en une ressource totale d'environ 30 milliards de tonnes.

pourra descendre le fleuve Rouge, ou remonter au YunNan par le futur chemin de fer, si, comme il est possible, les conditions climatériques engagent la sidérurgie à s'établir dans une position intermédiaire entre les mines de fer et les gisements houillers.

IL Minerais de fer. — Dans un pays aussi filonien que le Yun-Nan, les affleurements hématisés sont naturellement très fréquents. Ils sont exploités dans les régions qui renferment encore des forêts, pour la fabrication du fer au charbon de bois, et pour celle de l'acier par cémentation au creuset. Au Nord-Est du Kouei-Tcheou, les nodules caractéristiques do l'infralias sont aussi la base d'une métallurgie locale. Enfin, des quantités considérables de gros rognons de fer carbonaté existent encore dans certains niveaux houillers inférieurs du calcaire à Productus (Lou-Pou). Ces divers gisements ne paraissent pas devoir contribuer notablement au développement minier de la province, si on en excepte les filons d'hématite des environs de Mi-Tsao, qui, par leur extension et leur voisinage de Yun-Nan-Sen, peuvent être appelés à un réel avenir. Les plus grandes ressources en minerai de fer se trouvent dans les terrains anciens du Tonkin, et particulièrement dans le gisement de Trinh-Thuong. Le minerai

' III. Gîtes d'étain. — Les mines et fonderies d'étain de la région de Ko-Tiou sont actuellement l'ensemble industriel le plus important du Yun-Nan. Elles s'étendent, comme on l'a vu, à des altitudes de 2.200 à 2.700 mètres dans les montagnes comprises entre Mong-Tze, Lin-Nganetle Fleuve Rouge. Leur production paraît avoir atteint son maximum et s'élève à environ 3-000 tonnes d'étain brut obtenues par une population d'environ 30.000 individus, des provenances les plus diverses. Les gisements ne sont nullement alluvionnels : leur origine filonienne est des plus évidentes^). La cassitérite est toujours englobée dans une argile rougeâtre, contenue tantôt dans les cassures du calcaire, tantôt dans des amas voisins de ces cassures. Ce minerai provient sûrement delà transformation des parties supérieures d'anciens filons. A mesure que l'exploitation s'approfondit, les métaux étrangers apparaissent et finissent ensuite par dominer, d'abord sous la forme d'oxydes, puis sous celle de sulfures. La richesse de la région en étain peut être rattachée à L'existence de la pegmatite à tourmaline, qui est injectée à t ra vers les formations sédimentaires j usqu'au trias inférieur. Le prolongement Sud de l'anticlinal de Toung-Tchouan doit probablement à ce soubassement éruptif la résistance à l'érosion qui se manifeste jusqu'au bord du fleuve Rouge. Il est cependant à signaler que, même dans les gisements de cuivre intercalés au milieu de la porphyrite, (*) Le Compte Rendu de la Mission Lyonnaise indique le minerai d'étain comme situé dans une granulite. Cette erreur provient des difficultés qui ont entravé les études de M. Duclos.