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REVUE DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES
l'œuvre, non pour s'y perdre, mais pour être sûr qu'ils trouveront bien leur place. De même que, dans l'esquisse d'un portrait faite par un bon peintre, on retrouve tous les traits du visage, souvent à peine indiqués, mais cependant appréciables, de même un bon croquis d'ensemble de machine laisse deviner, ne fût-ce que par la place ménagée pour les recevoir, toutes les parties accessoires qui auront quelque importance. C'est faute de cette conception bien nette, dès le début, de toutes les fonctions de la machine à construire, qu'on trouve tant d'appareils où le graissage est difficile, où le démontage do la moindre pièce estime opération fastidieuse. Dès l'avantprojet, il faut songer à toutes les conditions du service de la machine, et les assurer d'une manière satisfaisante. Cette recherche exige, en général, de nombreux tâtonnements : lorsque l'étude est plus avancée, on hésite à sacrifier, pour quelque amélioration secondaire, le travail déjà fait, ou, si l'amélioration est jugée nécessaire, elle oblige à recommencer un travail long et coûteux. Il est bon que les croquis de l' avant-projet soient accompagnés d'un mémoire justificatif. Ce mémoire est naturellement indispensable quand l'avant-proj et doit être, avant l'exécution, soumis à une approbation; mais, mènïf lorsque l'ingénieur est libre de poursuivre son œuvre sans aucun contrôle, un tel mémoire n'en est pas moins fort utile ; il oblige l'auteur du projet à bien préciser toutes ses idées et à en discuter la valeur, sans se laisser entraîner à réaliser quelque disposition insuffisamment justifiée qui lui plaît ; puis ce mémoire est un guide précieux pour les dessinateurs qui continueront l'étude du projet; enfin il permet plus tard de retrouver les véritables motifs de certaines dispositions, qui parfois étonnent par suite des progrès de la technique. Un tel mémoire doit d'abord contenir un programme très précis de toutes les conditions du service qu'on veut
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demander à la machine on étude, ou de tous les services qu'elle pourra rendre, si l'application spéciale qu'on en fera n'est pas connue (comme ce peut être le cas dans la construction des machines à vapeur, par exemple). On devra ensuite discuter les principales solutions du problème posé, et indiquer les motifs du choix de l'une de ces solutions : d est en effet peu logique de construire nue machine sans être sûr, autant qu'on peut l'être en pareille matière, qu'il ne serait pas facile de trouver des dispositions plus efficaces ou moins coûteuses. Il est bon que le mémoire indique les bases théoriques du projet et le calcul des parties essentielles. Étude d'ensemble. — L'étude d'ensemble est le développement de l'avant-proj et ; les formes et dimensions des parties principales sont précisées, la résistance en est calculée, ou, lorsque le calcul n'est pas possible, les proportions en sont établies d'après les règles connues et par comparaison avec des pièces existantes ; toutes les parties de la machine doivent être déterminées, de telle sorte qu'il ne reste plus la moindre incertitude sur les dispositions adoptées. En général, les dessins de l'étude d'ensemble sont des dessins géométriques, exécutés à la règle et au compas. Cependant cette étude ne peut encore donner de dessins absolument complets, puisque ceux-ci exigent que tous les moindres détails soient arrêtés, de manière à être exactement représentés. Étude de détail. — La distinction entre la deuxième et la troisième phase du travail n'est, en général, pas nettement marquée ; on passe insensiblement de l'étude d'ensemble à l'étude de détail. Celle-ci doit donner le dessin de toutes les pièces sans exception, et avec toutes les cotes nécessaires. En principe, celui qui est chargé de 1 exécution ne prend aucune mesure sur les dessins: