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REVUE DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES
indiquées sur le dessin, par suite des imperfections inévitables de l'exécution. Les jeux des articulations sont nécessaires pour que les pièces articulées se déplacent sans frottements excessifs ; une couche d'huile se loge dans l'espace ainsi laissé libre entre les surfaces frottantes. Mais diverses circonstances conduisent à augmenter ce jeu au-delà de ce qui serait strictement nécessaire. Les deux pièces frottantes, dans le cas où le graissage est insuffisant, sont exposées à prendre des températures différentes ; par exemple, un tourillon qui tourne dans un palier risque de s'échauffer plus que le palier, qui présente une masse métallique plus importante, avec surface de refroidissement extérieure. Si le jeu était trop faible, ces dilatations inégales risqueraient d'amener le coincement des pièces frottantes. Les dilatations peuvent aussi agir en faisant varier la distance de deux articulations: par exemple, la bielle d'accouplement réunissant les deux essieux d'arrière d'une locomotive se dilate moins que la partie correspondante du longeron, qui est voisine de la paroi du foyer; il en résulte que les boîtes dans lesquelles tournent les essieux s'éloignent plus que la bielle d'accou■ plcnient ne s'allonge. Lorsque l'écartement des essieux est grand (on trouve des écartements de 3 mètres), il faut un jeu assez fort des bagues de la bielle sur leurs tourillons pour corriger cet effet. Plus l'exécution est soignée, plus ces jeux peuvent être réduits. Il serait très utile de les déterminer a priori dans l'étude, au lieu de laisser les ateliers les fixer un peu au hasard, lors de la construction. Bien souvent les dessins indiquent la même cote pour les deux parties d'une articulation, par exemple pour le diamètre de tournage du tourillon et pour le diamètre d'alésage de la tète de bielle. Les ateliers exécutent alors « à la cote rigoureuse » (c'est-à-dire avec une certaine recherche d'exactitude)
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l'une des deux parties et portent le jeu sur l'autre. Mais ce ne sera pas toujours la même partie qui sera ainsi exécutée « à la cote rigoureuse ». La valeur des jeux d'articulation devrait être déterminée dans chaque cas, suivant la nature des appareils, les conditions de service, le degré de précision demandé pour la construction, et ces jeux devraient être cotés sur les dessins. La question des jeux de seconde espèce, c'est-à-dire des imperfections delà fabrication, est plus délicate, mais est également fort importante. En réalité, un dessin figure un solide géométrique qui ne peut pas être effectué rigoureusement. Même en employant toutes les ressources de la construction moderne, et sans aucune considération de dépense, il est impossible, par exemple, de construire deux étalons du mètre rigoureusement identiques. La pièce exécutée est un solide réel qui approche du solide géométrique représenté par le dessin, mais sans se confondre avec lui. Ce qu'on peut demander, c'est que les écarts les plus grands ne dépassent pas une valeur déterminée, qui sera fixée dans chaque cas suivant la destination des pièces et aussi suivant l'outillage de fabrication. On est ainsi amené à la conception non pas d'un seul solide géométrique, mais de deux solides très voisins, contenus l'un dans l'autre, la surface de la pièce réelle devant être comprise entre les deux surfaces de ces deux solides. Avec un double jeu de calibres, dont les uns correspondent au solide maximum et les autres au solide minimum, on pourra vérifier si la condition posée est satisfaite, la pièce devant toujours se monter dans le calibre maximum, sans pouvoir entrer dans le calibre minimum. En réalité, les calibres eux-mêmes ne sont pas des solides géométriques et présentent aussi des écarts; mais ces écarts sont très faibles par rapport à ceux des pièces fpiils vérifient, et, d'ailleurs, on peut obtenir une rigueur