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RICHESSES MINÉRALES DES POSSESSIONS RUSSES
Passage des monts Alaï. — Au confluent de la vallée de Tabi-Dara dans le Khingaou, l'expédition se trouvait déjà sur la limite des conglomérats aurifères appartenant à l'Éocène supérieur ; mais nous ne connaissions ni le mode de contact des assises inférieures de ce terrain avec le crétacé, ni les rapports existant entre ces deux terrains et les roches cristallines, qui forment, on le sait, l'ossature principale du Pamir et de ses prolongements. Les travaux des explorateurs qui m'avaient précédé dans ces régions ne laissaient aucun doute à cet égard. M. Kraft, dans un ouvrage que j'ai déjà cité et qui est le seul travail, à ma connaissance, qui présente, au point de vue géologique, un intérêt et une valeur indiscutables, ne permettait pas de résoudre cette question, car les levés de ce géologue n'ont porté que sur la partie orientale des conglomérats aurifères et sur la chaîne du Darvaz, qui se trouve entre la vallée du Kizil-Sou et le Piandje. M. Kraft y a rencontré l'Éocène reposant directement sur le trias et sur le calcaire à fusulines, sans interpositions de crétacé ; sur d'autres points, l'Éocène s'appuie directement sur les terrains anciens, schistes azoïques, gneiss, granit, etc. Il importait de savoir si cette succession se retrouvait au Nord du bassin, ou bien si les formations crétacées, qui atteignent un si grand développement de l'autre côté de la chaîne de l' Alaï, dans le Ferganah, avaient leur équivalent sur le flanc Sud de cette même chaîne. En outre, comme le crétacé semble être le terrain de prédilection des gisements de lignite et de naphte, leur reconnaissance présentait pour nous un double intérêt. Ces considérations, jointes à mon désir de voir de près les glaciers del'Alaï, qui jouent un si grand rôle dans la vie des populations qui habitent les plaines limitrophes, me décidèrent à regagner le Ferganah par la voie de Garme et de Margellan. La carte géologique de Mouchketoff et de Romanoff ne
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donne sur tout ce parcours, comme d'ailleurs pour toute la Boukharie Orientale, que des indications très vagues. Ces deux géologues ne sont jamais venus dans le pays, et leur remarquable travail a porté principalement sur le Ferganah proprement dit. Je décidai en conséquence que l'expédition franchirait la chaîne de Pierre-le-Grand, qui sépare le Khingaou du Sourk-Ob, par le col le plus rapproché du Tabi-Dara, qu'elle passerait par Garme et qu'on déciderait alors du choix du col par lequel on franchirait les monts Alaï pour descendre dans le Ferganah. Cette décision a été heureuse, car, comme on va le voir, l'itinéraire que nous avons suivi a permis de fixer plusieurs points d'une réelle importance. Après être descendule long du Khingaou pendant environ 20 verstes pour trouver un col praticable, en partant du village de Tchil-Dara, l'expédition franchissait la crête de la chaîne de Pierre-le-Grand par un col à la cote de 2.800 mètres. Elle reconnaissait quecette chaîne est formée par des marnes et des gypses appartenant à la formation crétacée inférieure. Ces couches, très redressées au contactde l'Éocène en suivant la vallée du Tchil-Dara, se rapprochent de l'horizontale au fur et à mesure qu'on s'éloigne de ce contact. Enfin, en redescendant sur l'autre versant de la chaîne de Pierre-le-Grand, on trouve, juste au moment où on franchit le pont de Garme sur le Sourk-Ob, les terrains cristallins qui constituent l'ossature des monts Alaï et Turkestan. Le Sourk-Ob a creusé son lit dans les marnes friables du crétacé, de sorte que son cours forme la limite constante du crétacé et des terrains cristallins, Sa ui quelques enclaves insignifiantes de marnes sur la nve droite, entre Garme et Kala-i-Aït. A son arrivée à Garme, la Mission française décidait, a Près entente avec le Beg de cette localité, de ne pas passer par le col de Tenguis-Baï pour franchir les monts