Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 60]

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L'ORIGINE ET LES CARACTÈRES

rare que le minerai ne se soit pas réduit et n'ait pas pris la forme de magnétite, avec ou sans action connexe des éléments ferrugineux sur le terrain encaissant, c'est-àdire avec ou sans gangue de skarn (grenat, pyroxène, • hornblende, épidote). En mémo temps, il s'est produit souvent une concentration du manganèse et une épuration du phosphore, qui contribuent à faire rechercher ces minerais noirs (svart malm), plus aisément fusibles à cause de leur association avec la chaux. Au contraire, dans les terrains siliceux, le minerai est généralement à l'état peroxydé, c'est-à-dire sous forme do minerai sec (torrsten malm). Mais cet oligiste a pu se transformer localement en magnétite par des actions diverses, dont l'une apparaît très nettement quand on voit la réduction de l' oligiste en magnétite s'opérer le long de filons quartzeux ou granulitiques à hydrocarbures. J'insisterai tout à l'heure sur ce fait que la plupart des minerais de fer Scandinaves ont été recoupés par des veines nombreuses de granulite rose avec quartz : il est très vraisemblable que ces granulites (ou les phénomènes quiles ont elles-mêmes amenées), ont été pour quelque chose dans la réduction en magnétite, ainsi que dans la cristallinité générale des minerais, et peut-être, comme nous le verrons, ont-elles joué un rôle également dans l'apport de certaines substances accessoires, telles que le cuivre, plus rarement le plomb, le zinc, ou même, exceptionnellement, le phosphore. Enfin, l'on constate très fréquemment un phénomène d'altération superficielle et récente, qui, avec ces minerais compacts difficilement pénétrahles, sur ces plateaux où le niveau hydrostatique est peu profond, n'a guère d'importance pratique : c'est l'altération des minerais cristallisés, ayant redonné des hématites rouges ou brunes, qui salissent les minerais superficiels, en même temps que des veinules de calcite ont pu se former et que certaines

DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES

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impuretés (phosphate, sulfure de fer) ont pu disparaître. Nous aurons à chercher ultérieurement si des altérations de ce genre, mais extrêmement anciennes et, par suite, presque impossibles à démêler sous le métamorphisme qui les masque aujourd'hui, no seraient pas quelquefois intervenues dans la constitution même des gisements. Il existe, entre ces divers minerais norvégiens, une coupure, une démarcation de la plus haute importance pratique : c'est celle qu'établit la présence ou l'absence du phosphore. Il y a là une question intéressante, dont nous nous occuperons tout spécialement au chapitre IV. D'une part, la Suède présente quelques-uns des minerais les plus purs en phosphore que l'on connaisse, des minerais àBessemer typiques, comme ceux do Dannemora ; d'autre part, on y trouve, dans des gisements semblables, des minerais remarquablement phosphoreux, comme ceux de Gellivara, Grangesberg, etc., arrivant à tenir 5 ou 6 p. 100 dephosphore, passant même par endroits à do véritables minerais d'apatite. Toutes les transitions entre ces deux types extrêmes se présentent, et l'on n'aperçoit pas bien, au premier abord, la raison pour laquelle certains de ces minerais, qui affectent des conditions géologiques analogues, sont phosphoreux et d'autres purs, pas plus d'ailleurs que nous ne savons pourquoi telles ou telles parties du rivage suessonien en Algérie et Tunisie sont, les unes riches, les autres pauvres en phosphate. La localisation géographique est seule très nette. Les minerais très phosphoreux sont au Nord : Svappavara, Gellivara, Grangesberg ; plus au Sud, on a des minerais intermédiaires : Grangesberg, Norberg ; puis, tout à fait au Sud, des minerais purs. On ne peut qu'invoquer les conditions de dépôt, de sédimentation primitive : peut-être l'existence de niveaux différents, malgré la similitude d'aspect introduite par le métamorphisme ; peut-être des phénomènes d'altération anciens, plus ou moins prononcés.