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L'ORIGINE ET LES CARACTÈRES
Enfin, tous ces minerais Scandinaves ont subi, postérieurement à leur formation, deux modifications essentielles, dont l'une est due au métamorphisme général qui a produites terrains cristallophylliens, puis aux dislocations et aux accidents, à la faveur desquels les granulites sont venues exercer leur action, c'est-à-dire à un ensemble de phénomènes probablement huroniens; dont l'autre, au contraire, qui a été signalée incidemment plus haut, est l'altération superficielle et restreinte, due au métamorphisme local. Nous aurons à insister sur les mouvements de cassure, les faces de glissement, les failles, les filons transversaux, que présentent la plupart de ces gîtes, et à envisager leur rôle dans le métamorphisme, ainsi que dans la pureté plus ou moins grande des minerais. Il est possible que le grand chevauchement, limité parla face de glint, qui fait, sur des étendues considérables, passer les gneiss de l'Ouest par-dessus le silurien de l'Est, ait couvert primitivement, plus à l'Est, certaines régions, aujourd'hui mises à nu par l'érosion, dans lesquelles seraient comprises quelques-unes des zones à minerais de fer, notamment celle de Kirunavara, qui en est fort voisine; on pourrait alors imaginer que les sédiments ferrugineux, après avoir été d'abord déposés dans des bassins lacustres ou marins suivant les conditions normales, se seraient trouvés recouverts par des poids énormes de terrains charriés et, au-dessous d'eux, réchauffés, pénétrés par des magmas granulitiques, imprégnés par des fumerolles, recristallisés. On a signalé ce fait curieux qu'en Laponie, les roches occupant les altitudes les plus élevées sont souvent les plus métamorphisées, et que des roches schistifiées, des granités comprimés par une surcharge aujourd'hui disparue, recouvrent, par endroits, des terrains inaltérés. En tout cas, si ce n'est pas sous la forme d'un chevauchement, c'est tout au moins sous celle d'un plissement énergique que les actions internes se sont exercées sur
DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES
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ces minerais de fer et ont puissamment contribué à leur allure actuelle. Nous dirons également quelques mots des cristallisations tout à fait secondaires de calcite, épidote, zéolithes, dues aux altérations superficielles; mais, avant de résumer ces notions nouvelles, il est nécessaire de commencer par des descriptions détaillées des gisements, où ont pu être faites les observations. SVAPPAVARA
(EN
NORRBOTTEN).
Le gisement de Svappavara, ou plutôt de Daneliv, est situé dans la même région que celui de Kirunavara, dont il vient d'être question, entre celui-ci et Gellivara, à environ 15 kilomètres au Nord du petit port de Lappiosuanda, sur le fleuve Kalix, et à 4 kilomètres du village de Svappavara, qui est un centre lapon de quelque importance, où, l'hiver, se rassemblent plus de 4.000 rennes. Il a été question de le relier à la ligne de Luossavara à Ofot-fjord, vers Torneatràsk, par un embranchement de 85 kilomètres, dont on a estimé les frais de construction à environ 6 millions de francs. C 'est la mine la plus anciennement exploitée de Laponie, et l'on y voit d'importantes tranchées du xvn° siècle, qui ont eu pour but l'extraction d'un minerai de cuivre assez pauvre (*). Actuellement, le gisement de Svappavara, auquel nuit la dissémination irrégulière du cuivre, est seulement exploré assez incomplètement, mais non exploité. Sa section horizontale, très inférieure à celle des grands gîtes dont il vient d'être question, peut atteindre 30 à 35.000 mètres carrés, c'est-à-dire qu'il représente, sur la hauteur de 70 à (*) Il est question de la mine de Svappavara dans le voyage en Laponie de l'auteur comique Regnard, à la Un du xvn" siècle. Celui-ci parle des veines où l'on cherche les minerais de cuivre oxydés, de l'usine de fusion, etc.
