Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 211]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

un triage assez minutieux du minerai, « piquant » les gros blocs pour en détacher une enveloppe désagrégée et minéralisée de quelques centimètres d'épaisseur, et recueillant toutes les matières pulvérulentes, après y avoir passé d'abord le râteau pour en enlever par un procédé expéditif les éléments de quelque dimension; tout ce qui n'est pas entraîné par le râteau est minerai, tandis que la pierraille qu'il ramène est triée à la main, fournissant le plus souvent peu de fragments utilisables. Cependant, dans quelques-unes des carrières que, ni le relief du terrain autour d'elles, ni la nature des roches, ne paraissent différencier d'une façon nette, les enduits compacts de silicate vert sur les blocs et les fragments de péridotite apparaissent plus nombreux, généralement aux dépens de la minéralisation des terres. Le rendement de ces diverses carrières est très variable de l'une à l'autre, et même d'un point à l'autre d'un même chantier : ici (tel était le cas d'un groupe de chantiers de la mine Florentine ail moment de notre passage), il suffit d'abatt re 4 à 5 mètres cubes de rocher pour en extraire 1 mètre cube, soit en moyenne 1.300 kilogrammes, de bon minerai; lii, au contraire, c'est S ou 10 mètres cubes de stérile a; milieu desquels on arrive seulement à recueillir la même quantité de minerai. A côté des exploitations poursuivies par la société le Nickel sur la côte Est, on en compte, le long de cette même côte, trois plus au Sud, et quelques-unes vers le Nord. Celles du Sud sont celles des mines Pinj-de-Dônvè, et les Rûches sur la rivière de Ni non loin de Kouakoué, et de la mine Prise-de-Rivoa dans la vallée de la rivière To-N'Deu : étant donnée l'absence de voies de communication de cette région, qui n'est accessible que par mer et dont les rivages passent pour assez dangereux, ce qui entraine à la fois des difficultés d'approvisionnement, de

LES MINES DE NICKEL

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recrutement de main-d'œuvre, d'expédition du minerai, etc., on n'y a jusqu'ici mis en exploitation, parmi les nombreux gisements de nickel qui y ont été signalés et sur les surfaces considérables qui sont couvertes par des concessions ou demandes de concessions, que les affleurements les plus beaux fournissant facilement des minerais riches : ce sont les mines de cette région qui produisaient, au moment de notre séjour, les minerais les plus riches de la colonie : la mine les Roches en particulier faisait des livraisons à la teneur de 11 à 12 p. 100 de nickel. Les frais de transport et les différents frais accessoires rendent en effet plus avantageux de n'expédier par an qu'un petit nombre de milliers de tonnes de minerai riche plutôt qu'une quantité double, ou plus que double, d'un minerai légèrement appauvri par l'addition de déblais, qui sont aujourd'hui considérés comme stériles, mais qui ont encore une teneur de 5 ou 6 p. 100. Ces gisements, quelque peu exceptionnels aujourd'hui, paraissent encore appartenir au type de ceux qui ont été exploités au début dans d'autres points de la colonie. Le croquis qui est reproduit par la fig. 1 de la Pl. XIIÏ, et que nous avons relevé au front d'avancement de l'un des chantiers de la mine Prise-de-Rivoa, à la cote 480, sur un massif dominant presque à pic la vallée de la To-N'Deu, donnera une idée de ce que sont les plus belles parties dun tel gisement : sur la droite du chantier, le massif de péridotite est coupé par un plan de fracture ou de glissement net recouvert d'un glacis de silicate vert, qui se prolonge sur une certaine épaisseur dans la roche par une s, 'i'ie d'incrustations du même minerai dans les fentes de celle-ci. Entre cette paroi d'une part, et soit le manteau d argile rouge superficielle, soit d'autres tètes de péridotite stériles d'autre part, se développe, sur une largeur atteignant jusqu'à 2 mètres, une brèche essentiellement cons-