Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 228]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

faites a été insuffisant pour pouvoir donner autre chose que l'espérance qu'il existe là des ressources importantes. Nous ne pouvons pas en dire davantage des gisements du massif du Tchingou. E.

— IMPORTANCE DES RÉSERVES

DE

MINERAI

DE NICKEL

CONTENUES DANS LE SOL DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.

Après avoir cherché ii donner une idée des exploitations qui se poursuivent actuellement ou qui ont eu lieu autrefois sur les différentes mines de la colonie, et après avoir dit quelques mots des régions oii l'on n'a encore fait que signaler l'existence du nickel, nous croyons devoir présenter quelques considérations sur l'importance que peuvent avoir les ressources en nickel qui subsistent encore. La question capitale qui se pose pour celui qui cherche à se faire une idée à ce sujet. est celle-ci : quel est le véritable caractère des gisements calédoniens, ou, en d'autres termes, quelle a pu être leur genèse? En examinant cette question, on ne peut qu'être tout d'abord frappé de la relation étroite qui existe entre les gisements de nickel et les péridotites ; nous n'insisterons pas sur ce fait que tous les gisements nickelifères delà Nouvelle-Calédonie, sans aucune exception, sont situés sur des massifs de péridotite, tant cela ressort de toutes les explications qui précèdent; nous ajouterons seulement que c'est là une association qui est bien loin d'être spéciale à notre colonie. Depuis longtemps on est habitué à considérer le nickel comme un métal appartenant tout particulièrement à la catégorie des métaux de profondeur, restant associé aux magmas les plus basiques chargés de péridot, et tendant à demeurer avec eux au fond du vaste creuset que constitue le sous-sol. On connaît d'ailleurs aujourd'hui nombre de points où le nickel est associé en assez grande abon-

LES MINES DE NICKEL

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dance aux péridotites, aussi bien aux États-Unis d'Amérique que dans l'Oural, et l'on a en outre signalé bien des fois la présence de traces plus ou moins notables -de nickel dans des péridotites, même dans nos régions. Ce qui' est plus digne de remarque, c'est la constance avec laquelle le nickel accompagne les péridotites en NouvelleCalédonie, c'est-à-dire ce fait qu'il n'existe, croyons-nous, pas un rocher de péridotite dans la colonie où il ne se rencontre quelque peu de nickel. C'est ce qu'ont nettement confirmé les nombreuses analyses que nous avons faites ou fait faire au laboratoire de l'École des mines de SaintEtienne ; c'est ainsi, par exemple, qu'une série de 10 échantillons de péridotite provenant des régions les plus variées de la colonie, les unes très fraîches, les autres plus ou moins complètement serpentinisées, mais qui n'avaient nullement le caractère de minerais même pauvres, contenaient toutes du nickel (et du cobalt pesé en même temps que le nickel) en quantités parfaitement pondérables, variant de 9 dix-millièmes à 24 millièmes de nickel métal. Nous nous sommes d'ailleurs assuré que ce métal se rencontre aussi bien dans le péridot et la serpentine à laquelle il donne naissance, que dans l'enstatite même très fraîche. C'est, d'autre part, ce que montre chaque jour de plus en plus la série sans cesse croissante des découvertes de gisements de nickel plus ou moins riches dans les parties les plus diverses de la formation serpentineuse. Nous répéterons d'ailleurs, comme nous l'avons signalé bien des fois déjà, que parmi les différents types de péridotites, les unes uniquement constituées de péridot, les autres plus ou moins chargées d'enstatite peu ferreuse, d'autres encore où l'enstatite est remplacée par de la bronzite, péridotites qui ici sont très fraîches et là presque complètement serpentinisées, aucune variété ne paraît spécialement associée aux gisements nickelifères ; tout au plus semble-t-il que, dans la région méridionale de l'île