Annales des Mines (1905, série 10, volume 7) [Image 47]

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NOTE SUR LA RECONNAISSANCE D'UN NIVEAU AQUIFÈRE DANS LE SUD-ORANAIS ET DANS LE SUD-MAROCAIN

crêtes sont généralement alignées dans le sens du NordEst au Sud-Ouest et constituées par des anticlinaux aigus, laissant voir, par leurs boutonnières béantes, le jurassique (Voir la carte géologique des environs d'Ain Sefra, fig. 1, Pl. III); 3° Après les grès rouges du néocomien, se présente un petit banc de calcaire marneux représentant l'aptien. Au dessus apparaissent des grès urgo-aptiens, caractérisés par le niveau des marnes vertes et par un banc de grès blanc, assez friable aussi, qui recouvre ces marnes vertes. Ce double caractère facilite beaucoup les recherches. C'est là, que se trouve le niveau aquifère objet de mon étude. Enfin l'albien comprend aussi d'autres couches de grès à éléments plus grossiers, passant à un véritable poudingue de cailloux de quartz blanc, laiteux, de dimensions uniformes, qui ont fait donner à ces bancs la très juste dénomination de « grès à dragées ». Cette dernière particularité facilite encore les recherches, la désagrégation de ces bancs laissant sur le sol des quantités de dragées isolées qui constituent un petit gravier blanc, preuve évidente qu'on se trouve au toit du niveau aquifère. Tous ces grès, qu'ils soient néocomiens ou albiens, se ressemblent comme couleur et comme texture : quand leur cassure est fraîche, ils sont assez tendres pour être entamés facilement par une pointe quelconque, ce qui a permis aux anciens habitants de la région de tracer, sur les parois éclatées par la gelée, ces innombrables inscriptions rupestres si instructives et si probantes comme témoignage du changement récent de climat dont toute la bordure Nord du Sahara a été le théâtre. On y retrouve constamment la représentation d'une faune de grands pachydermes, d'éléphants, de girafes ainsi que des troupeaux de bœufs, preuves d'un climat suffisamment humide

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pour assurer la vie de ces animaux. M. Gautier a retrouvé ces effigies au Mouidir Ahnet. Cette formation gréseuse crétacée est recouverte par des calcaires esquilleux, jaunâtres, à grain fin, qui sont très développés au Tidiket et au M'zab, où ils constituent ces grandes hammadas désertes de si désolant aspect. C'est à travers cette couche calcaire que les habiles puisatiers du M'zab vont chercher les couches tendres, gréseuses et aquifères, par des puits atteignant jusqu'à 60 mètres de profondeur. J'estime la puissance totale du crétacé dans cette région à 600 mètres environ. L'ensemble de cette formation, y compris les dunes qui proviennent de la désagrégation des grès et du transport des sables par les vents, constitue une véritable éponge pour les eaux pluviales. Météorologie. — Il existe à Ain Sefra un observatoire météorologique dirigé par M. le pharmacien Chef de service de l'hôpital militaire. Les observations sont faites régulièrement, et depuis déjà vingt ans, de sorte qu'on peut établir des moyennes. La chute annuelle est de 20 centimètres d'eau, mais les écarts d'une année à l'autre sont considérables. C'est ainsi qu'en 1903 il n'est tombé, dans toute l'année, que 6 centimètres d'eau. Les bestiaux indigènes ont été décimés, anéantis même par la soif, dans certains douars. Les propriétaires recourent alors au brigandage pour vivre. En 1904, année de pluies abondantes dans toute l'Algérie, l'observatoire d'Ain Safra a enregistré une chute totale d'eau de 328,5 millimètres. Voici d'ailleurs le tableau comparatif de ces deux années consécutives et disparates, qui fixera en même temps les idées sur la durée de la saison pluvieuse dans la région; j'y ajoute une année donnant le régime moyen.