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L'EXPLOITATION
DU
PÉTROLE
EN
ROUMANIE
Prahova, à 29 kilomètres au Nord-Est de Ploesti (Pacura est un mot roumain qui signifie pétrole). Le pétrole est signalé dès 1786 comme une source de nombreux profits pour l'octroi : les agents du fisc se montrèrent même tellement exigeants que les propriétaires renoncèrent à toute exploitation. L'État autorisa alors ses douaniers à creuser des puits en régie. Les paysans extrayaient le pétrole au prix de 9 centimes par kilogramme ; on laissait aux propriétaires la faculté d'exploiter pour leur propre compte pendant quarante jours de l'année. De pareilles tracasseries ne pouvaient avoir qu'un temps, et l'on fut bien vite obligé de revenir à des dispositions plus libérales. La situation politique de la Roumanie, ballottée, alors entre la Turquie et la Russie, était encore trop précaire pour permettre de songer à établir une législation minière; on se contenta de rendre aux propriétaires la faculté d'exploiter à leur gré. En 1840, la source de Secueni, près de Pacuretzi, réputée la plus riche, fournit chaque année 22 tonnes de « bitume liquide ou goudron naturel » ; les puits les plus avantageux permettent de réaliser une production journalière de 80 kilogrammes; d'autres, moins favorisés, fournissent de 5 k 15 kilogrammes. En 1867, le pétrole de Pacuretzi figurait k l'Exposition de Paris; la production dépassait 7.000 tonnes; c'était le début de la phase véritablement industrielle. Premiers systèmes d'exploitation. — L'extraction s'est faite successivement dans des fosses, puis dans des bassins ; on a ensuite adopté le système des puits, utilisés encore aujourd'hui concurremment avec les sondages. Le passage d'une méthode k l'autre correspondait k la nécessité d'atteindre des profondeurs de plus en plus grandes. Le pétrole, en effet, ne servait guère au début qu'au graissage des roues de chariot; on l'employait également comme médicament k l'usage du bétail. Le seul
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produit utilisable pour ces deux variétés d'emploi était non pas le pétrole brut ordinaire, mais le pétrole épais, produit visqueux d'oxydation, qui forme en général l'affleurement des couches pétrolifères. Ces couches bitumineuses sont particulièrement développées k Pacuretzi, où elles atteignent par places une épaisseur de 12 mètres. L'emploi des dérivés du pétrole pour l'éclairage se répandit seulement vers 1850 ou 1860 ; il fallut dès lors renoncer aux modes primitifs d'exploitation, qui ne permettaient d'atteindre que les produits oxydés de la surface. Les fosses étaient des excavations peu profondes (5 à 6 mètres), pratiquées k l'endroit même où s'écoulait le pétrole épais ; on prolongeait quelquefois la fosse par une tranchée, suivant la direction ou le pendage de la couche imprégnée. Le liquide était recueilli dans un baril, où il se séparait par décantation de l'eau qu'il contenait. La profondeur de l'excavation augmenta dans les bassins, dont quelques-uns atteignaient 15 k 18 mètres : les risques d'éboulement obligeaient à soutenir les parois k l'aide d'un boisage, exécuté en général avec des demirondins de chêne. Le bassin avait une forme carrée ; les dimensions étaient 3 ou 4 fois plus grandes que dans les puits actuels ; on cite même des bassins de 4 ou 5 mètres carrés de section. Des planchers disposés k plusieurs niveaux dans le bassin permettaient de retirer k jet de pelle les déblais de la fouille. L'approfondissement des travaux entraîna la réduction progressive des dimensions de la section, ainsi que l'installation de treuils au-dessus de l'orifice : on en arriva ainsi aux premiers puits k main, d'une section carrée de 1 mètre kl"1 , 20 de côté; la profondeur se maintint dans les débuts k 30 ou 40 mètres. Les paysans creusaient le puits en compagnie : on se réunissait à quatre, et chaque associé se chargeait du boisage de l'une des parois. Le travail au fond du puits était impossible en été, en raison