Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
L'EXPLOITATION
398
L'EXPLOITATION
DU
PÉTROLE
EN
ROUMANIE
de la chaleur et des émanations de gaz hydrocarbures ; on se bornait donc à travailler l'hiver, en jetant de la neige au fond du puits pour y maintenir la fraîcheur. L'emploi du chanvre était encore inconnu, et l'on se servait de cordes en fibres de tilleul, que les membres de la société tressaient eux-mêmes pour leurs besoins. Les bassins et les puits fournissaient la majeure partie du pétrole épais nécessaire k la consommation ; on en recueillait également une certaine quantité en soumett ant au lavage les sables bitumineux. L'opération se faisait dans des laveuses, boites en bois de l m ,50 sur l m ,20 et 0 m ,5O de hauteur ; la boite était divisée en deux compartiments d'inégale dimension : le plus grand recevait le sable ; l'autre, de 0 m ,30 de largeur, contenait l'eau destinée au lavage ; un orifice ménagé dans la cloison médiane permettait le passage du liquide d'un compartiment à l'autre. L'opération consistait à mélanger et à agiter, pendant plusieurs heures, l'eau et le sable, et à faire passer ensuite l'eau chargée de pétrole dans le deuxième compartiment, où s'opérait la décantation. — On obtenait de même le pétrole épais en lavant les sables, non plus arec de l'eau, mais avec le pétrole brut ordinaire recueilli dans un très petit nombre de puits. Un mélange d'une partie de pétrole brut et de deux parties de sable bitumineux donnait, au bout de trois ou quatre jours, sans traitement mécanique spécial et par voie de dissolution, un pétrole épaissi qui se vendait comme pétrole épais. Méthodes actuelles. — Puits. — Les puits constituent une transition entre les systèmes primitifs et les méthodesactuelles. La réduction des frais de premier établissement, la modicité des dépenses courantes, les mettent à la portée des petits propriétaires, qui en font encore presque exclusivement usage. Ils ont d'ailleurs, dans les installations même les plus importantes, leur place mar-
DU
PÉTROLE
EN
ROUMANIE
399
quée à côté des sondages ; leurs indications géologiques sont en effet très sûres, et ils permettent d'explorer h peu de frais les régions que les sondages exploiteront ultérieurement. — Nous citerons cependant le cas d'une société puissante, celle de Boustenari (capital, 1.8-0.000 francs), qui, jusqu'en 1903, a fait un emploi exclusif des puits. Cette circonstance correspond à des conditions toutes locales : la région de Boustenari, située à l'extrémité Est de l'anticlinal de Campina, se trouve, comme nous l'avons vu, dans la partie la plus élevée de la zone pétrolifère ; les couches imprégnées s'y rencontrent k 100 ou 150 mètres seulement de la surface ; l'inconvénient essentiel des puits, k savoir la limitation delà profondeur, disparait donc pour la région de Boustenari. La section des puits n'a pas sensiblement varié depuis le début : 1 mètre k l m ,20 de côté ; les dimensions de 2 mètres employées quelquefois sont absolument exagérées et font perdre, par le supplément de dépenses qui en résulte, toute l'économie du système. La quantité de gaz qui s'amassent dans le fond devient bientôt trop considérable pour être évacuée par les moyens d'aérage ordinaires ; cette circonstance entraîne souvent l'abandon . des puits k trop grande section. La profondeur ne dépasse guère 150 ou 180 mètres ; on cite cependant, au chantier Magura (district de Prahova), un puits de 262 mètres, qui serait même encore en voie d'approfondissement (*). Le boisage est jointif sur toute la hauteur du puits ; il s'exécute en madriers de chêne ou de hêtre de 10 k 16 centimètres de largeur et de 4 k 8 centimètres d'épaisseur ; dans certains puits de la Moldavie, les madriers sont remplacés par des claies formées de baguettes tressées ; on donne alors au puits la section circulaire. L'ex(*) A 20 mètres de distance, un autre puits a rencontré le pétrole à 206 mètres. Des résultats aussi différents, malgré la proximité des travaux, sont loin d'être une exception.