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L'EXPLOITATION DU PÉTROLE EN ROUMANIE
traction des déblais, et plus tard du pétrole, se fait à l'aide de seaux et de câbles en corde, s'enroulant sur un treuil ; ce dernier est mû ordinairement par un cheval, rarement à bras d'homme. — Toute la colline de Boustenari, criblée de puits, avec ses nombreux manèges et soufflets do ventilation, offre un spectacle très curieux d'animation et de pittoresque. Les conditions d'éclairage sont souvent défectueuses. Les installations électriques sont trop coûteuses; les émanations de gaz empêchent, d'autre part, d'établir à la surface une lampe à feu nu. On se contente de disposer un miroir qui renvoie au fond la lumière du jour; mais ce procédé ne permet pas de travailler la nuit et donne souvent, par les temps gris, un éclairage insuffisant. On a fait, il y a deux ans, à Slanic, l'essai d'un nouveau système qui paraît avoir donné de bons résultats, sans dépenses trop élevées : un réflecteur parabolique transmet à l'orifice du puits la lumière d'une lampe de 500 bougies, placée à 10 mètres de distance ; des miroirs plans renvoient ensuite la lumière dans le fond. Le problème de la ventilation des puits n'a pas encore reçu de solution satisfaisante, malgré tout l'intérêt de la question, au double point de vue de l'hygiène et de la sécurité. On se sert en général de grands soufflets mus à bras d'homme, très analogues aux soufflets de forgerons, mais de dimensions plus considérables ; l'air arrive au fond du puits par une colonne de tuyaux de tôle ou de fer-blanc, fixés à l'un des angles du puits. L'abondance des gaz a souvent obligé d'installer deux soufflets ; le dégagement important des gaz hydrocarburés, interprété quelquefois comme une condition favorable, n'est souvent qu'un indice trompeur : l'exemple des puits de Berça (district de Buzeu), où, sur la base de semblables manifestations, des millions ont été inutilement dépensés, est à cet égard assez instructif.
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Le travail des puits laisse beaucoup à désirer au point de vue delà sécurité. L'asphyxie fait le plus grand nombre de victimes ; elle peut être la conséquence d'un dégagement tout k fait imprévu de gaz, mais elle provient souvent d'un aérage insuffisant. Les explosions sont également une cause fréquente de dangers : le choc de l'outil contre les grès produit une étincelle qui donne naissance à un véritable coup de grisou ; d'autres fois, l'ouvrier, croyant la couche encore éloignée, pénètre dans le puits avec une lampe k feu nu. On ne prend en général aucune précaution pour protéger le puisatier contre la chute des matériaux ; le chapeau en fer : blanc qu'il porte sur la tête est absolument insuffisant ; aussi les exemples sont-ils nombreux d'ouvriers mortellement atteints par un tuyau ou un madrier détachés de la corde qui sert à les descendre. Les puisatiers sont remontés et descendus k l'aide de ceintures et de cordes dont ils ne devraient jamais se démunir pendant leur travail; faute de cette précaution, il est souvent impossible de les retirer k temps, lors d'une éruption ou d'un éboulement soudain. L'administration s'est émue de la fréquence de ces accidents ; elle a imposé aux exploitants les mesures de précaution les plus élémentaires et interdit tout travail dans les puits particulièrement dangereux ; mais la dissémination et la médiocre importance des installations rendent la surveillance assez difficile. Les frais de percement sont très variables d'une région à l'autre; la main-d'œuvre proprement dite du fonçage se paie au mètre courant. On nous a cité l'exemple suivant : les 20 premiers mètres étaient payés k raison de 7 francs le mètre ; les 20 suivants, au prix de 14 francs ; la 3" série de 20mètres, k21 francs, et ainsi de suite. Le boisage, compté à part, coûte environ 25 francs les cent traverses de l m ,10 de longueur; il en faut 6 k 7 par mètre courant de paroi, soit, pour les quatre côtés du puits, 28 à 30 traverses