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B.
POUR LES ANNÉES
STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE GRTSOU
—
ACCIDENTS
DUS
A
L'ASPHYXIE
PAR
DES
GAZ
AUTRES QUE LE GRISOU.
1 0 Asphyxie par des dégagements instantanés d'acide carbonique. — Le 8 mars 1900, 16 hommes ontpéri asphyxiés par l'acide carbonique au puits de l'Arbousset des houillères de Trélys et Palmesalade (Gard). Ce regrettable accident s'est produit dans les circonstances suivantes. On procédait, au niveau 66, au percement d'un traversbancs qui, après avoir atteint 90 mètres environ de longueur, recoupa une couche de charbon impur d'à peu près 1 mètre de puissance, à la rencontre de laquelle commencèrent à se manifester des dégagements de gaz carbonique. Ces dégagements, toutefois, n'eurent d'abord pour effet que de rendre l'air lourd et la respiration pénible, et ces symptômes purent être combattus par un redoublement de l'aérage, effectué au moyen d'une double file de caissons. Le 8 mai, vers 9 h. 3/4 du matin, sans qu'aucun coup de mine eût été tiré, se produisit un dégagement instantané d'acide carbonique, évalué à 5.000 mètres cubes d'après les constatations ultérieures. Plus de 200 tonnes de déblai, contenant des blocs de 150 kilogrammes, furent projetées dans le travers-bancs, formant sur le sol une couche de l m , 60 de hauteur jusqu'à quelques mètres du puits, et encore de 0 m ,40 de hauteur à la gare d'entrée de la galerie ; la couronne de celle-ci était tapissée de charbon pulvérulent. L'acide carbonique projeté monta d'abord dans le puits en refoulant Pair sur 100 mètres de hauteur, et arriva ainsi jusqu'à la recette 166. Puis, reprenant son équilibre, il redescendit et s'étala dans les travaux entre les cotes 66 et 116 on remplissant, outre la colonne du puits, plus de 2 kilomètres de galeries ; toutefois, à 116, il ne s'éle-
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vait pas à plus d'un mètre au-dessus de la sole. Cette invasion fut d'ailleurs fort heureusement peu rapide, à cause de la résistance offerte au passage du courant, au niveau 66, par une colonne de caisses d'aérage. A cause de la lenteur de l'arrivée du gaz délétère, la plupart des ouvriers purent sortir sains et saufs. Toutefois 16 d'entre eux tombèrent atteints par l'asphyxie et succombèrent : 2 au travers-bancs 66, origine du dégagement ; 5 (sur un personnel total de 9) occupés au niveau 66 ; 8 au niveau 116, qui ne purent recevoir à temps le signal d'alarme donné aux ouvriers travaillant dans cet étage ; 1 au niveau 166 enfin, le receveur de la recette, qui fut atteint par la première vague montante de gaz. Malgré l'accroissement d'activité aussi énergique que possible donné à l'aérage aussitôt après l'accident, l'acide carbonique séjourna 10 heures dans la mine. On barra le travers-bancs de 66 par un mur de maçonnerie de 7 mètres d'épaisseur dans lequel on ménagea un tuyau de décharge pour laisser échapper le gaz qui continuait à se dégager. L'écoulement par ce tuyau se maintint plus d'un mois et demi, en donnant pendant cette période un volume d'environ 12.000 mètres cubes. Vers le 31 mars, l'analyse montrait dans le gaz environ 91 p. 100 d'acide carbonique et 9 p. 100 de grisou. A la suite de cet accident, les travaux d'exploration des couches du Feljas ont été temporairement suspendus ; 1 aérage des chantiers de l'Arbousset a été amélioré, et la surveillance de l'atmosphère des chantiers et des retours d'air a redoublé d'attention, au moyen d'analyses régulières et fréquentes de l'air, avec inscription des résultats sur un registre spécial. Le 30 juin 1900, un autre dégagement instantané d'acide carbonique tuait encore 2 ouvriers au puits Fontanes des houillères de Rochebelle et Cendras (Gard). On perçait un travers-bancs à l'étage 165; le dégagement se