Annales des Mines (1905, série 10, volume 8) [Image 103]

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CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE

qu'ils se voient presque fatalement privés de travail. Je dois reconnaître, cependant, que je n'ai pas eu à observer cet inconvénient dans les mines de la Nouvelle-Zélande, d'une part parce qu'il n'y a guère de districts miniers (celui des mines d'or d'Hauraki mis à part) où la maind'œuvre soit surabondante, et d'autre part parce que le personnel d'une mine comprend une série de catégories différentes d'ouvriers, avec des salaires minima différents, jusqu'aux simples manœuvres, si bien que celui qui n'est pas capable de gagner le salaire minimum d'une catégorie déterminée peut aisément être occupé dans une catégorie inférieure. Pour ce qui est de la réduction de la durée du travail, les effets obtenus sont bien plus réels, aussi ne pourraiton qu'y applaudir si la loi d'arbitrage de la NouvelleZélande avait eu pour résultat de ramener la journée d'une durée exagérée, excédant les forces de l'ouvrier, à une durée normale et raisonnable ; mais, comme il s'agit toujours, du moins dans les mines, de réduire cette durée au-dessous de huit heures, ce n'est pas tout à fait le cas. C'est là encore un point sur lequel je reviendrai, mais je dois répéter ici que, par l'effet de la concurrence des mines des autres pays, moins l'ouvrier mineur néo-zélandais consentira à fournir d'effort journalier pour gagner sa. vie, moins longtemps il pourra la gagner, et moins nombreux seront ceux que l'industrie des mines pourra faire' vivre. Sans doute objectera-t-on qu'il suffirait qu'il en fût de même dans tous les pays pour que ce danger fût écarté,, et qu'il devrait bien en être de même partout ; mais, sans insister sur le grave danger qu'il y a pour un pays à prendre trop hardiment la tête d'un semblable mouvement, je dois faire observer que c'est là revenir à cette question de la limite à laquelle doit s'arrêter l'activité

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générale de la communauté humaine dans son perpétuel effort pour tirer le meilleur parti possible des ressources que lui offre la nature. Or tout le monde s'accorde généralement pour admettre que, sans aller jusqu'à se tuer au travail (ce qui est loin d'être le cas d'un ouvrier mineur faisant des postes de huit heures par jour, c'est-à-dire travaillant effectivement moins de sept heures, dans un pays comme la Nouvelle-Zélande), l'homme a raison de s'écarter de plus en plus de l'état du sauvage prenant tout juste la peine nécessaire pour se procurer les aliments et les vêtements indispensables à la conservation de son existence, et que la civilisation consiste précisément à profiter de toutes les inventions qui lui permettent d'atteindre ce premier but avec le moins possible d'effort, pour pouvoir s'en proposer d'autres dont l'obtention améliorera son bien-être. Si l'on en vient au travail des enfants (je ne parle pas de celui des femmes, qui est complètement interdit par la loi non seulement dans les travaux souterrains des mines, mais encore le plus souvent dans leurs dépendances au jour), on ne peut de même que se féliciter de le voir réduit à de justes limites qui excluent tout simmenage de l'enfant, mais à condition cependant qu'elles permettent de faire gagner de bonne heure quelque argent aux fils d'une famille nombreuse, et qu'elles laissent, en outre, toutes les facilités nécessaires à l'apprentissage. Ce sont là des points qui sont essentiellement d'ordre législatif et qui devraient, comme cela a lieu on France, et comme cela a également lieu en principe en NouvelleZélande, être réglés par la loi. Or ce que les ouvriers ont bien souvent demandé à la Cour d'arbitrage, et ce qu'elle n'a pas su leur refuser dans plus d'un cas, c'est d'aller plus loin que la loi, et cela non plus seulement pour sauvegarder la santé des enfants, ou éventuel-