Annales des Mines (1905, série 10, volume 8) [Image 233]

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sance ; mais elle n'a jamais revu l'état de choses de 1891-1892, et elle ne compte guère actuellement dans ses rangs plus du tiers des ouvriers. Aussi, en 1894, à la suite d'une nouvelle baisse des cours du plomb, les Compagnies purent-elles, sans provoquer do grève, réduire de 10 p. 100 tous les salaires; et, plus fard, elles purent encore ne pas relever les salaires, bien que les cours aient remonté depuis lors ; elles profitèrent même des difficultés croissantes auxquelles donnait lieu en profondeur la substitution des minerais sulfurés aux minerais oxydés pour remanier le mode de rémunération des dépilages, en substituant aux entreprises à long terme à tant par mètre cube abattu le système de la rémunération à tant par tonne suivant un taux fixé chaque quinzaine par le contremaître d'après la nature du chantier. Lorsque à la fin de 1901 les cours du plomb, q ii s'étaient relevés dans l'intervalle comme je l'ai dit, eurent de nouveau subi une baisse importante, les Compagnies minières n'osèrent plus en user de nouveau comme elles en avaient usé en 1894 en imposant d'autorité une nouvelle diminution des salaires ; elles, se contentèrent d'offrir à leurs ouvriers le choix entre une diminution générale de 10 p. 100 ou une restriction de l'exploitation par voie de licenciement du personnel dans la mesure où elles le jugeraient nécessaire. Les mineurs, consultés par voie de référendum, préférèrent la deuxième alternative et ne voulurent pas se prêter, une fois de nouveau, à un abaissement des salaires en raison de la faiblesse momentanée des cours du plomb, abaissement qui risquait de devenir définitif comme le précédent. Aussi, après avoir réduit leur personnel, plusieurs des entreprises importantes de Broken-hill arrêtèrent-elles complété? ment leurs travaux au milieu de 1902; il ne restait donc en activité, au moment de mon séjour dans la région, que les trois ou quatre plus importantes d'entre les mines

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auxquelles la richesse du gisement et la perfection de leurs installations permettaient de travailler encore avec un bénéfice, si léger fût-il. J'ajoute d'ailleurs que, si les salaires à la journée n'avaient pas été modifiés, les prix unitaires d'abatage, fixés à chaque chantier suivant ses conditions spéciales, se ressentaient quelque peu de la faiblesse des cours du plomb. Influence des Unions. — Si j'ai été frappé de la sagesse avec laquelle sont administrées les Unions de mineurs en Australasie, je ne l'ai pas été moins de constater quelle est leur influence et combien elles groupent une proportion importante des ouvriers; et, lorsque je parle des ouvriers qu'elles groupent, ce n'est pas de ceux qui assistent plus ou moins exactement à des réunions ou qui suivent plus ou moins docilement le mot d'ordre des Unions, mais de ceux qui payent régulièrement les cotisations, quelque peu élevées, qu'elles imposent à leurs membres (généralement 6 d., soit 0 fr. 60, par semaine, ce qui représente quelque 30 francs par an). Ces deux caractères, sagesse de la gestion et nombre considérable de leurs membres, vont ensemble, sans qu'il soit bien facile de distinguer si c'est parce qu'elles sont gérées raisonnablement et parce qu'elles peuvent par suite assurer de réels avantages à leurs membres qu'elles attirent beaucoup d'ouvriers dans leurs rangs, ou, inversement, si c'est parce qu'elles groupent une fraction importante du personnel, et non pas seulement* quelques hommes à l'esprit agité, qu'elles se donnent des représentants raisonnables. Eu tous cas, comme je l'ai déjà fait observer, leur rôle comme sociétés de secours est bien fait à la fois pour rendre leur gestion sérieuse et pour leur attirer des adhérents. En outre, en Nouvelle-Zélande, la Cour d'arbitrage et