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ÉLIMINATION DU SOUFRE DES PRODUITS SIDÉRURGIQUES
Étant donné que la teneur initiale en soufre était de 1,406 p. 100, les chiffres de la deuxième colonne concordent exactement avec ceux de la troisième : on doit ■en conclure que l'une ou l'autre de ces deux séries de chiffres a été calculée par différence. La perte de poids du coke, jusqu'à 800", est sensiblement la même dans l'oxyde de carbone que dans l'azote; à 900° et à 1.000°, elle est un peu moindre. A ces températures élevées, elle est nettement inférieure à celle observée avec l'hydrogène. L'élimination du soufre, sous l'influence de l'oxyde de «arbone, est, jusqu'à 800°, peu différente de ce qu'elle aurait été sous l'action de l'hydrogène; aux températures supérieures, surtout au-dessus de 900°, elle se ralentit, comme avec l'hydrogène, mais d'une manière encore plus accentuée. La volatilisation du soufre, sous l'influence de CO, s'effectue probablement à l'état d'ox}r sulfure de carbone. ■On sait, en effet, que ce composé se forme au rouge par réaction de l'oxyde de carbone en excès sur la vapeur de soufre (G. Than, Annalen der Chemie vnd Pharmacie, 1867, t. V, suppl., p. 236), mais qu'il tend, au contraire, à se dissocier à une température plus élevée. Cette dernière propriété peut expliquer la réduction du taux d'élimination du soufre, sous l'action du CO, au-dessus de 900°. L'oxvsulfure de carbone, une fois formé, est absorbé à son passage à travers une solution de potasse bromée, en donnant du sulfate et du carbonate de potasse. MM. Wiist <it Wolff ont constaté qu'il y avait eu une fixation appréciable d'acide carbonique dans les condenseurs ; cette observation n'est pas cependant une preuve décisive de la production d'oxysulfure de carbone, parce que la zone des températures auxquelles ils ont opéré coïncide, en grande partie du moins, avec celle où se produit le dédoublement •de l'oxyde de carbone en carbone et acide carbonique
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Ils ont constaté que ce dédoublement se manifestait par un dépôt de carbone dont l'importance augmentait jusqu'aux températures les plus élevées atteintes au cours de leurs expériences, c'est-à-dire jusque vers 1.000° environ. C'est là une anomalie qu'ils ont cherché à expliquer en admettant qu'à haute température le soufre décomposait l'oxyde de carbone avec séparation de carbone : 2CQ + S = 2C + SO 2 .
La réaction n'aurait théoriquement rien d'impossible si l'on se rapportait aux coefficients thermoahimiques; ceuxci conduiraient, en effet, à admettre qu'elle donnerait lieu à un dégagement de 10 e , 4 par molécule. Mais il semble résulter des expériences antérieures qu'elle ne se produit pas en réalité. D'après M. Berthelot (Bull. Soc. Chim., t. XL, 1883, p. 363), la réaction de l'acide sulfureux sur le carbone, au rouge, serait la suivante : 4S0 2 + OC = 6CO + 2C0S + CS 2 ;
elle commencerait par une réduction pure et simple : SO 2 + C = CO 2 + S ;
puis le soufre isolé donnerait du sulfure et de l'oxysulfure de carbone. Nous rappellerons en outre que l'on a, à plusieurs reprises, obtenu industriellement du soufre en faisant passer sur du charbon incandescent de l'acide sulfureux mélangé d'une certaine quantité d'air et que ce mode de transformation des gaz de grillage n'a été abandonné que pour des raisons d'ordre économique. L'explication donnée par MM. Wûst et Wolff de la persistance anormale jusqu'à 1.000° du phénomène de dédoublement de l'oxyde de carbone en CO" + CO est donc peu vraisemblable. Tome IX, 1906.
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