Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
108
ÉLIMINATION DU SOUFRE DES PRODUITS SIDÉRURGIQUES
bonate de chaux donnée par M. H. Le Chatelier (Ann. des Mines, 8 e série, t. XIII, p. 250) celle des tensions de décomposition de l'oxyde de carbone, donnée par M. Boudouard (Bull. Soc. Chim., 8 e série, t. XXXIII, p. 140), on est amené, par un tracé graphique, à conclure que la réaction ne peut se produire au-dessus de 730°. Cette réactionne se développe donc 'que dans les zones supérieures du haut fourneau. Or nous avons vu que le sulfure de calcium n'est pas encore formé à la température au-dessus de laquelle ne peut se développer la réaction de transport signalée par M. H. Le Cbatelier. Cette manière de voir est confirmée d'ailleurs de la manière la plus nette par une série d'expériences dues à MM. Wiist et Wolff. Ces auteurs ont fait réagir, soit sur du carbonate de chaux, soit sur du sesquioxyde de fer, soit sur un mélange de ces deux substances, un courant gazeux présentant approximativement la même composition que les gaz du gueulard d'un haut fourneau et ayant passé préalablement sur des fragments de coke portés à une température comprise entre 1.000° et 1.050°. Dans le cas du mélange de C0 2 CaO et de Fe 2 0 :! , on faisait subir à ce mélange, après réaction, un triage magnétique, et on dosait séparément le soufre absorbé par chacun des constituants. Cette méthode de séparation n'est pas bien rigoureuse ; elle donne cependant des résultats assez satisfaisants tant que la température de 600° n'a pas été dépassée, pourvu qu'on prenne la précaution de broyer un peu la masse légèrement agglomérée avant de lui faire subir le triage magnétique. Si le chauffage a atteint 900°, la séparation devient difficile ; elle n'est plus pratiquement réalisable quand le mélange de carbonate de chaux et d'oxyde de fer a été porté à 1.000°. Les quantités de soufre absorbées à diverses températures sont les suivantes, par rapport aux quantités totales
ÉLIMINATION DU SOUFRE DES PRODUITS SIDÉRURGIQUES
109
de soufre enlevées par le courant gazeux au coke traité : Mélange Température de Oxyde de fer chauffage p. 100
250° 500° 600° 800° 900° 1.000°
r.3,06 64,02 68,33 69,58 68,02 62,66
Carbonate de chaux p. 100
10,26 16,68 47,05 68,08 85,74 91,83
Oxyde de fer p. 100
56,81 59,44 59,32 18,28 41,03 non dosé
Carbonate de chaux p. 100
p. 100
néant néant 2,34 45,78 43,00 non dosé
56,81 59,44 61,66 64,06 84,03 100,04
Total
Ces données expérimentales confirment les conclusions que nous avons déduites de considérations théoriques. Au-dessous de 600°, température à laquelle le carbonate de chaux n'a encore qu'une tension de dissociation peu élevée, cette substance n'absorbe qu'une proportion insignifiante du soufre contenu dans le courant gazeux ; l'oxyde de fer, au contraire, soit seul, soit en mélange, en absorbe de 50 à 60 p. 100. Au delà de 600°, le rôle joué par le calcaire s'accentue de plus en plus ; il devient prépondérant au delà de 800°. A 1.000°, l'absorption du soufre du courant gazeux est complète; elle parait s'effectuer à peu près exclusivement sous l'action de la chaux, qui est entièrement à l'état caustique à cette température. - Aame température plus élevée, le sens de la réaction ne se modifiera certainement pas ; tout le soufre provenant de la combustion du coke dans les zones inférieures du haut fourneau, au-dessous du niveau où la température atteint 1.000°, sera donc transformé en sulfure de calcium d'une manière définitive. Il en sera de même de la plus grande partie du soufre qui se sera dégagé du coke entre les températures de 700° environ et 1.000°. L'absorption directe par l'oxyde de fer ne porterait donc que sur le soufre dégagé du coke au-dessous de la première de ces deux limites. Le consciencieux travail de MM. Wust et Wolff ne nous fournit malheureusement pas d'évaluation