Annales des Mines (1906, série 10, volume 10) [Image 75]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

144

L'HYDROLOGIE

SOUTERRAINE

et les parties tabulaires le plat. Et il semble ainsi saisir sur le vif la façon dont l'effort de compression, exercé par les plis du Sud vers le Nord, a dû entraîner un effort de rupture et peut-être même un déplacement horizontal des strates. Il est à noter que, dans le plateau d'Osman Bazar, de Beigerli et d'Houjvan, intermédiaire entre les deux zones disloquées, les couches ont le faciès Flysch, qui est, en principe, corrélatif de la zone plissée dans les Balkans comme dans les Carpathes; ces terrains du Flysch (peutêtre en majeure partie supracrétacés d'après les fossiles rencontrés en certains points), reposent normalement sur l'Hauterivien, qu'on trouve en couches horizontales à leur base dans la dépression de Titchar, avec des caractèresanalogues à ceux de la zone du plateau prébalkanique, tandis que le Flysch a les caractères du Balkan plissé. Dans la coupe de Jamboli à Eski-Stamboul (Preslav) par Virbitcha ( Vribica), M. Toula a constaté des caractères identiques (*) . Là aussi on a, au Sud, une zone plissée, où des calcaires crétacés de divers genres s'intercalent au milieu du Flysch supracrétacé ; puis, après Yirbitcha, viennent, jusqu'à Houjvan, les mêmes terrains ordinaires du Flysch (grès à traces de vers et à fucoïdes, schistes argileux, etc.), presque horizontaux, avec une légère pente Sud, et, au-dessous d'eux, dans deux dépressions, à Houjvan et entre Houjvan et Beigerli au Sud, l'Hauterivien également horizontal. Une zone brouillée et disloquée leur succède et, à Eski-Stamboul (Preslav), on rentre,, comme à Djoumaya, dans les terrains tabulaires. Parallèlement à cette zone disloquée si immédiatement visible et si nette, nos études de détail ont permis de reconnaître, dans le plateau tabulaire lui-même, deux autres anticlD naux secondaires, qui en sont comme l'écho affaibli. (*) Denkschr. d. K. K. Ak.,

1892,

p.

37.

DE

LA

DOBROUDJA

BULGARE

145

Le premier est jalonné sur la carte par la série de pointements de calcaire valanginien qui apparaissent, sur la ligne de Rasgrade à Provadia, au milieu des marnes hauteriviennes superposées et dont le dernier témoin, invisible à la surface même, parait prouvé à une très faible profondeur par les abondantes sources artésiennes de Devna. J'ai déjà, en parlant de l'étage valanginien, signalé ces divers pointements, souvent très manifestement, bombés, au Sud desquels, comme le montrent les coupes (Pl. VII, fig. 1 à 3), les terrains ont un plongement général vers le Sud, tandis qu'au Nord ils plongent vers le Nord. On peut noter, au voisinage de cet axe, à Kasilkaya, le seul petit pointement isolé de roche éruptive que renferme le plateau dans la région étudiée, tandis que les petits pointements de ce genre sont assez fréquemment disséminés dans le Balkan plissé. 120 kilomètres à l'Ouest, on sait d'ailleurs qu'il existe, à Sistov, en plein plateau, un axe volcanique bien caractérisé. Enfin, dans le plateau sarmatique de la Dobroudja aux apparences si horizontales, l'étude de détail que permet l'hydrologie met en évidence de petits plissements secondaires, dont le principal (Voir la carte ci-jointe, Pl. VI) va de Kouceler dans la direction de Baltchik. On gagne ainsi peu à peu la Dobroudja roumaine, où, comme on le sait, dans des conditions qui me semblent analogues, reparait, au milieu de terrains horizontaux, une traînée anticlinale ancienne. D'autre part, j'ai dit, en commençant, que la région manifestait des mouvements Est-Ouest, dont le terme actuel paraît être l'affaissement de la mer Noire. Peut-être est-on en droit de rattacher déjà à ces mouvements la grande transgression, commencée pendant le Cénomanien, arrivée à son apogée pendant le Sénonien, qui, partant de la Perse, a fait passer, sur toute la Bulgarie, une mer, dont les dépôts crayeux uniformes se retrouvent aujour-