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LES CHEMINS DE FER AMÉRICAINS
d'ailleurs difficile de fixer une moyenne, car certaines roues sont à remplacer au bout de très peu de temps, alors que d'autres, placées sous des wagons identiques,, durent beaucoup plus longtemps ; cela tient à ce que les roues en fonte périssent presque toujours par accident et non par usure ; certains, ingénieurs nous ont donné le chiffre de 80.000 milles (128.000 kilomètres) comme représentant le parcours correspondant à la vie moyenne d'une roue en fonte montée sous un wagon de 80.000 ou 100.000 lbs de capacité. Ces roues sont presque toujours mises hors service par suite du décollement du boudin ou . d'une fissure dans la surface de roulement; la première avarie provient de la fragilité du boudin, que les procédés de moulage n'ont pas encore réussi à éviter; la seconde résulte de l'application prolongée des freins sur les pentes. Ces avaries sont devenues de plus en plus fréquentes à mesure que la capacité des wagons augmentait, et les modifications successives introduites dans les profils standards ne paraissent pas un remède efficace à une situation que l'on commence à juger inquiétante. Le prix des roues à bandage rapporté étant considéré comme prohibitif, différentes tentatives ont été faites pour substituer aux roues en fonte des roues en acier d'une seule pièce. Nous signalerons seulement le dernier procédé de fabrication qui ait été expérimenté, et qui paraît actuellement donner des résultats très encourageants. Depuis 1904,. la Schœn Steel Wheel C° fabrique, dans ses ateliers de Mac Kees Rocks, près Pittsburgh (Pa.), des roues d'uneseule pièce en acier forgé à la presse. L'ébauche de la roue s'obtient en trois passes successives, dont une sousune presse hydraulique de 7.000 tonnes et les deux autres sous une presse de 5.000 tonnes. Puis, après réchauffage, on forme la jante par une opération de laminage ; on termine par deux passes sous une nouvelle
MATÉRIEL ET TRACTION
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presse de 5.000 tonnes pour achever la surface de roulement et le moyeu. La seule rectification nécessaire est l'alésage du moyeu. La roue Schœn présente deux avantages sur la roue en fonte : d'une part, elle est plus légère d'environ 10 p. 100, et, d'autre part, elle durerait beaucoup plus longtemps. La qualité du boudin et de la surface de roulement , assurant à la roue une grande résistance, éliminerait les avaries particulières à la roue en fonte, et la roue périrait par usure comme les roues à bandage rapporté, et non par accident. D'après la moyenne d'expériences effectuées sur différents réseaux, les roues Schœn montées sous des wagons de 100.000 lbs s'useraient en moyenne d'un millimètre pour 26.000 kilomètres de parcours. Les Standard Steel Works(*) de Burnham (Pa.) manufacturent également des roues en acier d'une seule pièce; mais ici le travail par laminage est beaucoup plus important que pour la roue Schœn où le forgeage à la presse prédomine. D'après des expériences, on prétend que les roues des Standard Steel Works pourraient fournir un parcours de350.000 milles (563.000 kilomètres) avec deux passages au tour. Le grave inconvénient des roues en acier réside dans leur prix, qui, pour les roues de 33 pouces (838 millimètres), est de 20 dollars (103 francs) pour la roue Schœn et de 27 dollars (140 francs) pour celle des Standard Steel Works; ces prix représentent donc respectivement 2 1/2 «t 3 1/3 fois celui des roues en fonte (**). Jusqu'ici, les roues des Standard Steel Works ont été employées sur des automotrices électriques pour traniAvays (*) Propriété des Baldwin Locomotive Works. (**) Le prix de la roue Schœn est susceptible d'être abaissé dans î'avenir : au moment de notre visite aux ateliers, l'outillage ne permet. tait de fabriquer que 20 roues à l'heure, tandis que les installations nouvelles en cours d'exécution sont prévues pour une production de 1.000 roues par jour.