Annales des Mines (1908, série 10, volume 13) [Image 92]

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Quant au tuyau de raccordement, il était simplement courbé suivant un quart de cercle. Le collecteur général est formé d'une suite rectiligne de tuyaux d'acier, avec boites de dilatation fixes ; c'est sur une boîte de dilatation qu'aboutit, à angle droit, chacun des tuyaux de raccordement. Deux boîtes de soupapes d'arrêt se sont cassées au ras de la bride fixant la boîte sur le piétement de la chaudière. La mer était dure ce jour-là ; mais les ruptures doivent être rattachées surtout à une cause permanente, à savoir les efforts de flexion auxquels ces boîtes étaient soumises. En effet, les chaudières sont assises sur la partie inférieure des membrures, tandis que les boîtes de dilatation auxquelles aboutissent les tuyaux de raccordement sont fixées à la partie supérieure de la chaufferie. De là, entre les deux extrémités de chaque tuyau de raccordement, des déplacements auxquels la forme du branchement ne se prêtait pas assez et qui fatiguaient l'attache de la boîte. On a, depuis lors, accru la flexibilité des branchements; de plus, on a remplacé les boîtes en fonte de fer par des boîtes en acier moulé. Si le double incident' qui précède a été inoffensif, il n'en a malheureusement pas été de même d'une autre rupture de boîte de soupape d'arrêt de vapeur, survenue le 23 mai 1905 à bord d'un paquebot de la Méditerranée. Un graisseur a été mortellement brûlé. Cet accidenta été la- conséquence d'un coup d'eau. Il s'agit d'un navire dont les chaudières, au nombre de deux, appartenant au type cylindrique à retour de flamme, timbrées à 5,6 kg et offrant chacune 280 m 2 de surface de chauffe, sont d'abord suivies d'un sécheur ou surchauffeur de vapeur; puis, de cet appareil, le fluide est conduit à la machine par une conduite en cuivre de 280 mm de diamètre (fig. 38). Cette conduite sort horizontalement du

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surchauffeur et, après un coude brusque où se trouve placée une soupape d'arrêt, s'abaisse verticalement; puis elle redevient horizontale et, tout en restant au même niveau, se coude par deux fois ; elle se relève , et se coude encore par deux fois, mais dans un plan vertical, et enfin, par une dernière partie horizontale, elle s'emmanche dans la boîte d'une soupape d'arrêt contiguë à la boîte à tiroir du cylindre à haute pression.

FIG .

38. — Elévation de la conduite de vapeur.

C'est cette soupape d'arrêt dont la boîte a fait explosion, en se brisant comme le montre la fig. 39. Le bateau était sur le point de lever l'ancre. Les chaudières étaient à la pression de 4,5 kg; la machine avait été réchauffée et balancée ; le tuyautage des machines auxiliaires fournissait un filet de vapeur qui maintenait chaudes les enveloppes des cylindres et qui faisait fonctionner la pompe de circulation du condenseur. Pour alimenter ce tuyautage, les' soupapes d'arrêt placées à l'amont de la canalisation