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LA LUTTE CONTRE LES FEUX SOUTERRAINS
cées par suite en dérivation du Courant d'air ; les conditions d'aérage y sont des plus médiocres et le premier soin de l'ingénieur doit être de les améliorer. Les dispositifs à employer dans ce but sont bien connus de tous les techniciens (gaines en toile verticales ou horizontales, ou mieux encore ventilateurs à air comprimé) ; nous nous abstiendrons de les décrire (*). Nous nous bornons à insister sur cette constatation que l'une des causes les plus fréquentes d'échec dans les travaux d'attaque directe réside non pas dans la présence d'un courant d'air trop intense, mais dans l'insuffisance des moyens d'aérage. Un autre point essentiel est l'utilité, nous dirions même la nécessité, de maintenir au voisinage du feu la stabilité du courant d'air et de renoncer par suite à l'aérage naturel dans toute mine sujette aux feux. En dehors même de l'influence des variations barométriques, la présence d'un foyer d'échauffement est de nature à favoriser les flottements et les renversements d'aérage; il peut en résulter des refoulements inattendus de fumées, susceptibles de menacer de la façon la plus dangereuse la sécurité du personnel. Il importe également de se montrer très réservé sur l'opportunité de certaines mesures, telles que le ralentissement de la marche du ventilateur, ou le renversement du courant d'air; de pareilles pratiques peuvent sans doute se trouver justifiées dans des cas spéciaux : nécessité de réduire l'intensité d'un courant d'air trop violent, facilités particulières que peut procurer, pour l'attaque du feu, l'entraînement des fumées dans un sens déterminé (**). Ces modifications d'aérage peuvent cepen-
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ilanl avoir des conséquences insoupçonnnées : de nouveaux courts circuits risquent de se produire ; le feu se développe dans une direction inattendue ; les fumées apparaissent en un point imprévu ; les gaz explosibles des vieux travaux peuvent enfin, à la faveur des modifications de l'aérage, se déverser dans l'ensembh» de la mine et s'enflammer au contact du feu. Nous signalerons de même l'inconvénient bien connu résultant de la présence de deux ventilateurs, agissant sur deux quartiers voisins et pouvant, à la faveur de certaines circonstances (chute de dépression, ouverture de porte, éboulement) se contrarier mutuellement ; l'inconvénient devient particulièrement à redouter en cas d'un feu, dont les fumées peuvent refouler dans une direction imprévue. L'oubli de ces précautions essentielles a été la cause d'accidents fréquents et de véritables catastrophes.
(*) Voir d'ailleurs à ce sujet l'article mentionné plus haut de M. Henri
Surveillance. — Nous n'insisterons pas sur la nécessité d'une surveillance constante dans le chantier des feux ; la présence à peu près continue d'un agent de la surveillance est une précaution indispensable. Elle est non seulement commandée par l'obligation de parer immédiatement à tout incident grave; elle constitue, en outre, pour les ouvriers un auxiliaire moral des plus efficaces (*) . Pendant l'exécution des opérations précédentes, une partie du quartier, les voies de retour d'air, en particulier, sont en général abandonnées sans entretien. Il convient d'y effectuer périodiquement des tournées de surveillance ; un éboulement* sur' la sortie pourrait avoir, en effet, de graves conséquences (refoulement de fumées ou modifications d'aérage). Si l'intensité des dégagements s'oppo-
Fayol, p. 689 à 692. (**) Nous faisons abstraction des questions de sauvetage proprement dit: le renversement de l'aérage peut être, dans certains cas, la seule solution admissible pour sauver les ouvriers (cas de l'incendie dans le puits d'entrée d'air).
(*) Dans certaines exploitations, pour les feux un peu graves, on établit au chantier des feux une permanence d'ingénieurs; la possibilité d'appliquer cette mesure dépend évidemment du nombre d'ingénieurs dont dispose l'exploitation.