Annales des Mines (1909, série 10, volume 15) [Image 140]

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LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE

On voit se creuser, au milieu des massifs anciens,, archéens et paléozoïques, ayant formé des horsts plus ou moins tôt, des fosses d'effondrement analogues à ce que peuvent être celles de notre Plateau Central et ayant sans doute une même origine : contre-coup à distance desplissements lointains dans un massif trop consolidé pour pouvoir encore se prêter à les subir. Comme dans nos horsts hercyniens d'Europe, ces fosses sont bordées de manifestations éruptives récentes jalonnant des failles, basaltes, trachytes, andésites, liparites, rhyolithes, etc., et les lignes de dislocation sont souvent marquées par des sources thermales (*). Ainsi que nous le verrons, il faut sans doute relier à ces manifestations récentes certains filons métallifères à sulfures complexes, dans le district de Nertchinsk, comme nous sommes disposés à l'admettre pour un grand nombre des filons analogues situés en Europe dans de semblables voussoirs hercyniens disloqués par les secousses tertiaires. En partant du Baïkal, on a, d'abord, un premier massif dont l'étude a été faite par M. Obroutchev, entre la Tchikoi et la Sélenga, massif dans lequel on peut aussitôt distinguer trois saillies anciennes en forme de horstsN.-E., le Tsagan-Daban, le Tsagan et le Malkhan, avec quatre fosses de même direction, soit formant bordures,, soit séparant les chaînes : lac Goursiny, rivières Tougnoui, Khilok et Tchikoi. Chacune de ces fosses, remplie par des sédiments à lignites (que l'on suppose ici tertiaires) est suivie par des épanchements basaltiques.

(*) La source de lamkoun, dans le district de Nertchinsk, à la température de 20° (élevée pour le pays) alimente une station balnéaire. D'après Obroutchev {Expl., 1898), les anciens horsts de Transbaïkalie auraient dû émerger avant le précambrien et n'auraient plus été recouverts par la mer. Dans l'intervalle entre eux, les schistesmétamorphiques se seraient déposés et auraient été plissés. Cette manière de concevoir les faits me paraît bien difficilement soutenable.

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Les horsts intermédiaires renferment des terrains archéens et du granité, dont les directions sont, parait-il, transversales sur celles des fosses W.-N.-W., comme cela arrive constamment dans nos massifs hercyniens d'Europe et, dans l'Est, de rares lambeaux paléozoïques qui, vers Nertchinsk, où ils deviennent plus abondants, pourraient aller jusqu'au dévonien supérieur. Quoique ce ne soit pas l'interprétation des géologues Tusses, on est donc amené à supposer, comme nous l'avons -dit, un massif ancien ayant subi des plissements précambriens et siluriens, replissé plus complètement à la fin du ■dévonien ou pendant le carbonifère dans un sens différent ■des plissements antérieurs (ce que nous appelons ici par extension une chaîne hercynienne) et ayant postérieurement subi des dislocations disjonctives, avec lesquelles l'allure des lignites tertiaires serait en rapport. On peut remarquer que ces couches à lignites sont souvent inclinées et disloquées, sans être à proprement parler plissées. On n'a pas signalé, croyons-nous, entre leurs lambeaux de même origine, les grandes différences de niveau qui accusent les failles postérieures sur le bord de la Limagne ; mais on y mentionne des plis plats de directions variables et souvent de très fortes cassures. Ce sont évidemment des dépôts lacustres assez restreints ; cependant il n'est pas prouvé que leurs limites actuelles correspondent à la disposition ancienne des bassins. On a donc le choix •entre deux hypothèses : fosses ayant commencé à se •creuser avant l'époque (tertiaire?) de leurs dépôts et ayant •continué à subir l'accentuation des mêmes mouvements -après leur remplissage, ou indépendance plus grande de -ces. deux mouvements, l'un avant, l'autre après leur formation. Nous réservons pour un chapitre ultérieur la description des minerais assez nombreux de la Transbaïkalie ; «mais nous pouvons annoncer de suite qu'en dehors des