Annales des Mines (1910, série 10, volume 17) [Image 85]

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LES GISEMENTS METALLIFERES DE L'ALGÉRIE

infra-crétacées sont disposées de part et d'autre d'une arête jurassique, le djebel Talrhemt: sur son versant Sud, elles sont presque verticales ou même, parfois, déversées vers le Sud ; sur son versant Nord, au djebel Afoural proprement dit, leur pendage est beaucoup adouci; elles forment un synclinal presque complètement couché, dans l'axe duquel apparaissent les poudingues rouges de l'oligocène et les calcaires et les marnes du cartennien ; au Nord de ce massif, le même arrangement des assises se retrouve sur les deux flancs du noyau jurassique du djebel Freda. Quelques filets de smithsonite, blende et galène, ont été signalés dans les calcaires massifs du djebel Talrhemt, tandis que, dans ses contreforts, des dolomies aptiennes ont, aux lieux dits djebel Afoural (102) et Chouf Ameur (103), subi une transformation sur des surfaces assez grandes. En ce dernier point, situé sur le versant Sud du massif, on a exploré une petite masse de smithsonite à gangue ferrugineuse et de teneur peu élevée. Le djebel Afoural a donné lieu à des travaux de recherches assez développés, mais à de peu fructueux essais d'exploitation. La métasomatose y a porté sur la partie supérieure d'une puissante assise de dolomie comprise entre des marnes à Orbitolines et des calcaires à Réquienies; la smithsonite est le minerai principal et forme parfois des couches assez régulières dans la roche stérile ; elle est souvent mélangée avec un peu de calamine, de blende et de galène, et ces derniers minéraux sont, avec la pyrite, disséminés en mouches plus ou moins nombreuses dans la dolomie encaissante ; en certains points, à l'Ouest de la chaîne, la blende est particulièrement abondante. Il semble que, dans les croupes orientales de l'Afoural, la transformation ait affecté de notables étendues ; mais, en général, la puissance réduite

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du gîte est faible et la teneur de ses produits peu élevée ; il est presque en entier à très faible distance du sol, et son exploitation peut être, en grande partie, pratiquée à ciel ouvert. lien a été ainsi durant les années 1905, 1906 et 1907, avec une production moyenne de 450 tonnes de minerai à 40 p. 100 de zinc, après calcination. 8° Monts de Batna. — Cette région est. séparée de la précédente par une assez large dépression miocène, pliocène et quaternaire, dans laquelle coule l'Oued Chaeir. La direction des plissements y est, comme dans l'Atlas Saharien, nettement N.E.-S.W. Le massif de Batna est constitué par deux chaînes parallèles; l'une, celle de l'Ouest, est formée par les assises de l'infra-crétacé, tandis que, dans la partie centrale de l'autre, apparaît une bande de terrains triasiques et jurassiques. Le trias offre son habituel faciès lagunaire de marnes bariolées, de cargneules et de gypse; le jurassique débute par des calcaires dolomitiques massifs (lias moyen) que surmontent des alternances de calcaires et de marnes avec prédominance de ceux-là dans la partie haute du système ; le néocomien est principalement niarno-gréseux ; mais il renferme aussi des lentilles de dolomies à polypiers qui, souvent, forment les crêtes du chaînon Ouest ; enfin, l'aptien est représenté par des calcaires et des grès. Toutes ces assises forment un long anticlinal déversé et peut-être même localement couché vers le Sud-Est, dont le ilanc Esta subi des étirements notables, qui ont parfois amené la disparition complète des couches comprises entre le lias moyen et le néocomien inférieur (*). Aux monts de Batna, on peut rattacher le pâté montagneux des djebels Messaouda et Mestaoua, formé encore (*) E.

FICHEUR,

B. S. G. F., 3' série, t. XXIV, année 1896, p. 1113.