Annales des Mines (1910, série 10, volume 17) [Image 255]

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LES GISEMENTS AURIFERES

tout, j'ai constaté d'abondantes formations de quartz et de barytine, recoupant des grès ou des schistes plus ou moins cristallinisés. Les différences signalées plus haut entre les systèmes de l'Andavakoera et de la Loky n'apparaissent plus ici, et, cependant, malgré cette similitude de formation et de composition des gîtes, aucun résultat pratique n'a encore été obtenu. Les recherches faites dans la région d'Ambakirano-Ambatobe, dans le courant de 1909, par M. Callens, ingénieur civil des Mines, ont été négatives, de même que celles de M. Chabert, ingénieur du Syndicat Lyonnais de Madagascar, exécutées avec beaucoup de science et de soin dans les environs de Bobasatrana. Les prospects ont surtout consisté en légères attaques sur les affleurements, et il n'y avait, à mon avis, pas d'autre méthode à suivre ; mais il aurait fallu que ces attaques fussent extrêmement nombreuses et très rapprochées, ce qui aurait demandé beaucoup de temps et d'argent. Si l'on se rappelle que l'or, dans les gisements de l'Andavakoera, est tout à fait localisé, il ne faut pas s'étonner que des travaux qui n'ont, en somme, porté que sur un nombre très restreint de points dignes d'attention, n'aient abouti à aucune découverte industrielle. Ce qui caractérise la région d'Ambakirano-Bobasatrana, c'est la forte minéralisation du quartz et de la barytine par des sulfures métalliques parmi lesquels domine la galène. Le mot Ambohipiraka signifie, textuellement, mon-: tagne de plomb (*), qu'il ne faudrait pourtant pas prendre à la lettre, car les noms de lieux malgaches sont quelquefois menteurs ; dans ce cas, il ne peut être fait allusion qu'à la galène qui se trouve à proximité et au sud du pic dont il s'agit, pic constitué par dés grès Basiques (suite de la falaise d'Andavakoera), où je n'ai observé aucun filon.

  • ) Ambolti, montagne; piraka, plomb.

DU NORD DE MADAGASCAR

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Le Syndicat lyonnais de Madagascar avait envisagé la possibilité d'exploiter ces sulfures (chalcopyrite, blende, galène) ; mais l'irrégularité et le peu d'importance des gîtes l'ont conduit à abandonner ce projet. Une particularité à noter est la forte proportion d'argent comparativement à la .teneur en or que renferment les minerais à l'ouest de Ranomafana. J'ai vu un résultat d'analyse accusant 0 sr ,10 d'or pour 10 grammes d'argent à la tonne de quartz, ce qui, même aveç la limite d'exploitabilité qu'on peut atteindre grâce au bon marché de la main-d'œuvre malgache, est loin d'être suffisant. Ce résultat est-il la conséquence de la prédominance de la galène, gangue habituelle de l'argent, sur les autres sulfures ? A Andavakoera, où le titre de l'or est d'environ 750, c'est la pyrite de fer qui domine. Les caractères géologiques et surtout minéralogiques (nombreux filons de quartz et de barytine minéralisés par des sulfures métalliques) autorisent à déclarer, par comparaison avec les gîtes exploités, que cette région serait des plus intéressantes à prospecter ; il ne faudrait pas s'étonner qu'Ambakirano devînt un centre minier important et le bassin de l'Antsiatsia un champ d'or aussi productif que celui de l'Ambavazoro. La même remarque pourrait peut-être s'appliquer à la zone qui s'étend au sud de Bobasatrana ; mais, n'ayant pas parcouru cette région au sujet de laquelle je ne possède que des renseignements plus ou moins sûrs, je nie tiendrai sur la réserve qui s'impose à quiconque n'a pas vu. Comme sur la plupart des placers malgaches, l'extraction de l'or a commencé, à Andavakoera, par le layage des sables et desalluvionsà la bâtée et ce mode d'extraction fournit encore, à l'heure actuelle, un appoint important à la production. Ce n'est que lorsque les alluvions se sont épuisées ou, tout au moins, que leur traitement est