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DU LES
NORD
DE MADAGASCAR
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GISEMENTS AURIFERES
devenu moins rémunérateur qu'on a attaqué les gites en place. Les cercles de recherche ont fait place aux rectangles d'exploitation sans que la méthode (l'extraction ait changé. Après s'être assuré la jouissance du terrain conformément au droit minier, les prospecteurs, MM. Mortages et Grignon, ont autorisé les indigènes à extraire dans les limites de leurs concessions, moyennant cette seule condition que les ouvriers leur vendraient l'or recueilli à raison de 1 franc le gramme brut (la perte à l'affinage est d'environ 8 0/0). Des trouvailles heureuses ont amené sur les placers une main-d'œuvre abondante, venue principalement de la province de Farafangana (sudest de Madagascar) habitée par une population laborieuse, les Antaimoro, que leur âpreté au gain a fait surnommer les « Auvergnats » de Madagascar. Des familles entières ont ainsi émigré, et plusieurs sont retournées dans leur pays après "fortune faite, fortune représentée par 10 à 15.000 francs amassés, quelquefois, en moins d'une semaine ; un plus grand nombre de ces courageux ouvriers vivent au jour le jour; beaucoup ne trouvent rien par suite de la localisation de l'or dans les gites ; mais tons travaillent avec acharnement et sont riches d'espérance. Les plus favorisés par le hasard aident les autres, surtout s'ils appartiennent, même de loin, à leur famille. On voit là de beaux exemples de solidarité et d'altruisme. Bien que, jusqu'à ces derniers temps, les exploitants aient jugé inutile d'intervenir dans le mode d'exploitation, il ne faudrait pas croire que les indigènes puissent s'égailler, au gré de leurs caprices, dans toute l'étendue des périmètres concédés. Un Souci d'ordre, et la nécessité d'éviter des rixes sanglantes, ont conduit les exploitants à diviser leur domaine en un certain nombre de zones, les unes travaillées, les autres à peu près vierges. Quand une zone travaillée s'épuise ou qu'il y a excès de main-d'œuvre, on déclare une zone vierge ouverte à la
«visite ». La visite n'est autre chose -qu'une prospection; les indigènes armés de marteaux, de tsolo (sorte de barre -à mine pointue qui remplace le pic) et de pelles, se répandent sur le terrain à la façon des glaneurs dans un champ de blé ; ils examinent les quartz désagrégés par l'érosion ainsi que les affleurements filoniens ; seuls, les quartz à or visible retiennent leur attention. Quand un chercheur croit avoir découvert quelque chose d'intéressant, il devient détenteur, sur ce point, d'une sorte de elaim carré de 3 mètres environ de côté et dans lequel, avec deux ou trois autres indigènes, choisis par lui, généralement membres de sa famille, il a le droitde fouilles à "foute profondeur. Si la découverte est faite sur l'affleurement d'un filon, il se forme immédiatement, suivant l'afleurement, une ligne de « trous » semblables séparés les uns des autres par un mur de 10 à 15 centimètres d'épaisseur, ménagé dans la masse et qui marque la limite des chantiers de chaque groupe de travailleurs. Quand le trou s'approfondit, on pratique, sur une paroi, des gradins qui permettent de descendre au fond de la fouille. Si un trou est abandonné, le chef de poste peut le donner à une autre équipe. A Andimakaomby, on m'a cité le cas d'une équipe qui, après avoir travaillé pendant trois mois, sans résultat, sur le filon, abandonna son trou qui fut immédiatement repris par un autre groupe d'ouvriers; au bout de deux jours, ceux-ci tombaient sur une poche dont ils retiraient 17 kilogrammes d'or dans la semaine, après quoi le stérile recommençait. Le Malgache fouille avec acharnement tant qu'il tient le filon. Les terrains encaissants, latéritisés ou désagrégés sur une trentaine de mètres de profondeur, s'éboulent fréquemment, de même que les cloisons séparatives de deux trous voisins; l'ouvrier, avec patience, déblaie son chantier et recommence à foncer avec un médiocre souci de sa sécurité. L'épuisement, quand il y a lieu,