Annales des Mines (1911, série 10, volume 20) [Image 273]

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SUR L'EXPLOITATION DES MINES DE PONTPÉAN NOTICE HISTORIQUE

veau n'atteignit le filon qu'au commencement de 1902. A mesure que les travaux s'approfondissaient, les difficultés 'd'épuisement augmentaient. Non seulement le dernier jëu foulant des pompes Rittinger se trouvait à la profondeur limite prévue pour le fonctionnement de la machine Cockerill, mais encore on avait été obligé de surcharger cette machine de manière à la placer dans des conditions de fonctionnement très défavorables. Pour faire face à la venue d'eau des travaux inférieurs, représentant de 1.000 à 1.200 litres par minute on avait accroché deux jeux de pompes soulevantes aux maîtresses tiges de la pompe principale. L'un de ces jeux, de 0m ,33 de diamètre, relevait de 700 à 800 litres par minute du cinquante-cinquième au cinquante et unième, l'autre deO m ,38 remontait de 900 à 1.100 litres par minute du cinquante et unième au quarante-sixième. Pour suppléer à l'insuffisance trop fréquente de cette deuxième reprise, on avait monté au cinquante et unième niveau une pompe auxiliaire actionnée à l'air comprimé. Une soulevante de 0 m ,17 de diamètre assurait en outre le fonçage du puits. Cette combinaison compliquée fonctionnait d'une manière peu satisfaisante ; les arrêts se produisaient fréquemment avec les mêmes conséquences désastreuses que pendant la période antérieure à 1881. En même temps, l'épaisseur réduite des parties exploitées, évaluée en galène pure, tombait de 0 m , 134 en 1898 à 0 m ,056 en 1902, en même temps que le cours des métaux, après une hausse très accentuée en 1899 et 1900, subissait une baisse non moins caractérisée. Enfin la société s'était engagée, depuis un certain temps déjà, dans des opérations un peu étrangères à son objet principal. Elle avait entrepris de monter une fonderie de plomb, qu'elle ne réussit pas à faire fonctionner d'ûflj manière satisfaisante, et une fabrique de lithopone, où elle n'obtint que des produits invendables ; elle avait

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dépensé pour ces deux établissements 440.000 francs environ. Elle avait en outre entrepris, à Poullaouen, des recherches qui avaient abouti, le 20 mars 1902, à l'institution d'une concession en sa faveur, mais qui avaient nécessité une dépense d'environ 330.000 francs. Il était dangereux, pour la société, d'éparpiller ainsi ses ressources au moment où l'exploitation de la mine de Pontpéan arrivait à un point critique, correspondant à la nécessité du renouvellement des installations d'épuisement. L'exécution des recherches de Poullaouen, combinée avec l'éboulement du puits du Midi, survenu en 1899, avait conduit la société à démonter la machine d'épuisement (Cornwall) do ce dernier puits et à l'envoyer à Poullaouen. Ce fait, secondaire en apparence, devait contribuer par la suite à provoquer l'abandon de la mine. Lorsqu'une brusque venue d'eau, apparue le 2 avril 1904, provoqua la submersion des travaux profonds de la mine, on aurait pu probablement en diminuer l'importance en ouvrant le serrement du vingt-septième Sud et en relevant au jour, au moyen de la machine du Midi, les eaux arrêtées partiellement à ce niveau. Le démontage de la machine privait la mine de cette dernière ressource, qui aurait pu la' sauver, en permettant de retenir une partie •les eaux au vingt-septième niveau. La situation financière se trouvait aggravée par une imprudence commise à une époque déjà éloignée, le remboursement d'un nombre relativement important d'actions par voie de tirage au sort. Ce remboursement était, il est vrai, prévu par l'article 80 des statuts de la société ; il n'en avait pas moins été l'origine d'une diminution progressive de l'actif disponible de celle-ci, diminution qui avait atteint le chiffre de 1.200.000 francs, à la fin de l'année 1902. Pour atténuer, semble-t-il, l'importance apparente du déficit qui se créait ainsi peu à peu, on avait pris, depuis