Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
56
AMÉLIORATION DE LA CONDITION DES OUVRIERS DANS LES ÉTABLISSEMENTS MINIERS DE LA PRUSSE.
niales, etc., sont cédés aux ouvriers aux prix coûtants ou même au-dessous de ces prix. D'autres industriels, notamment la maison Krupp, ont créé de grands établissements de consommation, qui vendent aux ouvriers, à prix coûtant, tous les objets nécessaires à la vie, denrées alimentaires, objets manufacturés, vêtements, chaussures, etc. Enfin certains établissements se bornent à acheter en gros et à revendre à leurs ouvriers, soit du combustible, soit des pommes de terre, du blé, etc. Les sociétés de consommation proprement dites, créées depuis une quinzaine d'années sur un assez grand nombre de points, sont surtout très en faveur dans les districts de Dortmund et de Bonn; en Saxe elles ont plutôt excité la défiance des ouvriers. Les propriétaires de mines viennent en aide à ces sociétés, tantôt directement, tantôt indirectement, en leur donnant de l'argent en cas de besoin, en leur prêtant des capitaux sans intérêts, en leur fournissant des locaux pour le dépôt ou la vente des marchandises, etc. Les sociétés de consommation, en obligeant les ouvriers à payer ce qu'ils prennent, soit au comptant, soit au plus tard au premier jour de paye, exercent en général sur eux, au point de vue de l'économie domestique, une influence très-heureuse et leur font prendre de précieuses habitudes d'ordre. 5°
AUTRES INSTITUTIONS POUR L'AMÉLIORATION DE LA CONDITION DES
— a). Trains pour les ouvriers. — Quelques établissements privés de la Haute Silésie ont suivi l'exemple des mines de l'État, et traité avec les compagnies de chemins de fer pour faire transporter leurs ouvriers à prix réduits; surquelques points même, le transport est complètement gratuit. 11 faut compter, le plus souvent, pour ce service, une dépense considérable. 6). Établissements de bains. — On a créé, par raison d'hygiène, des établissements de bains au voisinage d'un grand nombre de puits, dans les principales houillères, et notamment en Westphalie. En général ils se composent de grandes cuves ou de bassins pouvant recevoir plusieurs individus à la fois; souvent aussi, comme les ouvriers n'aiment guère ces bains en commun et qu'on ne pourrait, sans perdre beaucoup de temps, leur donner à chacun un bain séparé quand ils sortent de la mine, on a organisé des salles de toilette où ils passent pour se laver. Dans certaines mines, ces soins de toilette ou ces bains sont obligatoires pour eux. Dans la seule année 187Z1, 52 établissements de bains de ce genre ont été construits dans le district de Dortmund. OUVRIERS.
5y
.1%). Primes pour le travail. — Quelques Sociétés donnent des primes à ceux de leurs ouvriers qui se font remarquer par leur zèle et leur régularité, ou à ceux qui sont depuis un certain nombre d'années au service de l'établissement. Dans les fabriques d'agglomérés du district de Halle, une certaine quantité de briquettes est donnée en prime aux ouvriers les plus habiles. Il faut citer tout spécialement la caisse de primes fondée par la Société houillère dite Vereiniguiujsgesellschafl, dans le district de Bonn. La Société verse chaque mois à cette caisse une somme qui dépend du produit qu'ont donné les mines, en se réservant du reste de cesser ces versements si elle le jugeait utile. A la fin de chaque année la somme qui se trouve dans la caisse est divisée en trois parts égales : le premier tiers est mis en réserve pour l'année suivante, pour être distribué en primes extraordinaires aux employés et aux ouvriers, notamment à ceux qui mettent le plus à la caisse d'épargne, aux membres de la société de tempérance et aux meilleurs élèves des écoles. Le second tiers est donné de suite en primes à tous les ouvriers et contre-maîtres, proportionnellement à leur nombre d'années de service, indépendamment de la catégorie à laquelle ils appartiennent; l'année commencée est comptée comme entière si elle est commencée depuis plus de six mois. Le troisième tiers est également réparti en primes, entre tous ceux qui ont été occupés l'année entière ou seulement pendant la dernière moitié de l'année au service de la Société; la valeur de chaque part dépend de la catégorie à laquelle appartient l'ouvrier; ceux qui n'ont été occupés que dans les six derniers mois reçoivent seulement la moitié de la prime. Ces primes ne sont pas payées directement aux ouvriers, mais versées en leur nom à la caisse d'épargne. Sont exclus de la distribution tous ceux qui ont été mis à l'amende quatre fois ou plus dans l'année; la prime est réduite de moitié pour ceux qui ont eu deux amendes. Les primes ainsi retenues sont versées à la caisse de la société amicale des ouvriers.
aliMAssurances en faveur des ouvriers. — La coutume d'assurer les ouvriers contre les accidents est encore très-peu répandue, bien que ce soit le meilleur moyen de garantir l'exécution des prescriptions contenues dans la loi du 7 juin 1871. Cependant quelques propriétaires de mines du district de Halle versent maintenant aux caisses ouvrières une certaine somme fixée, soit à tant par ouvrier [1 sgr. (o',\ ) par tête et par mois], soit à une cerio taine fraction de leur contribution à la société ouvrière, pour 'ormer un fonds de secours spécial destiné à remplir à l'égard des