Annales des Mines (1833, série 3, volume 4) [Image 54]

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DES DÉPÔTS TERRESTRES

l'est , les mêmes influences météoriques maintiennent l'équilibre dans les eaux de la Caspienne et d'autres lacs fermés de l'Asie , et que plus au sud encore de nombreuses mers intérieures dimi-

nuent progressivement, ou même ont déjà disparu. Dans la Morée, le lac Phonia, qui n'existait pas en 1814 , et qui aujourd'hui a acquis une profondeur de 4o mètres , malgré la très-petite étendue de son bassin orographique, montre combien les conditions d'équilibre dont nous avons parlé sont

loin d'exister, du moins dans la région montueuse..

Les pentes des divers bassins fermés sont si rapides et si dénudées, que les eaux pluviales affluent

presque en totalité au réceptacle; en sorte qu'il faudrait, pour l'équilibre, que la quantité d'eau évaporée à sa surface fût à peu près égale à autant

de fois la quantité d'eau -tombée que la surface totale du bassin contient celle du réceptacle, ce qui n'est pas admissible. Nous devons en conclure que l'existence de tous ces bassins fermés de la Grèce, sans eaux permanentes et sans communication extérieure, dépend de causes autres que les influences atmosphériques, et que la nature du sol peut seule nous en rendre compte. Nous remarquerons d'abord que les calcaires compactes qui forment l'enceinte de ces bassins fermés ne produisent de matériaux détritiques ou alluviens qu'en beaucoup moindre quantité que les roches des terrains tertiaires et secondaires, et même que les schistes et autres roches anciennes de l'Europe septentrionale, et qu'en outre ces débris sont beaucoup plus perméables que ceux des

A LA SURFACE DE LA 1110REE

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formations 9 toutes plus ou moins argileuses, que nous venons de citer. Il en résulte que le comble-

ment des cavités doit être moins rapide, et que les infiltrations doivent faciliter l'action de l'écoulement souterrain qui est la véritable cause du phénomène. Des gouffres ou ehasma. Dans chaque bassin fermé il existe un ou plusieurs gouffres dans lesquels viennent se perdre les eaux des torrens; on les désigne aujourd'hui dans toute la Grèce sous nom de katavothra; les anciens les nommaientzerethra et chasma (1); ils sont situés en général au pied des montagnes qui forment l'enceinte du bassin , et on reconnaît toujours, dans les rochers qui les surmontent, des fentes ouvertes, des

fractures, et souvent des changemens locaux dans la stratification ; ils correspondent ordinairement à des cols, mais quelquefois, au contraire, à des relevemens de la chaîne.

Lorsque l'ouverture se présente au milieu de la plaine, comme à Kavaros (Pyrrichus), dans

la presqu'île du Ténare et à Tripolitsa , on ne la reconnaît en été qu'a un dépôt de limon rougeâtre tout crevassé ; mais lorsqu'elle est située dans les rochers, au pied des montagnes, elle est souvent assez spacieuse pour qu'on puisse, en été, pénétrer dans l'intérieur ; tels sont les gouffres

du lac Stymphale, du lac Copaïs; celui des Tipiana , près Mantinée, dans l'intérieur duquel on a construit un moulin pour profiter de la chute (1) Nous pensons que ce dernier nom, qui déjà appartient à la langue anglaise, avec la même acception, est à introduire dans notre nomenclature de géographie physique.