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À LA SURFACE DE LA MORÉE. DES DÉPÔTS TERRESTRES
d'eau. On reconnaît alors , en y pénétrant , des chambres à parois lisses, des couloirs étroits, des lacs, comme dans les cavernes si souvent décrites.
L'existence de ces fentes, cause du desséchement des bassins fermés, résulte évidemment de la dureté et de la grande fragilité du calcaire compacte, qui , lors de la dislocation du sol, s'est brisé sans tassement et sans affaissement, et a laissé de nombreux vides et des débris sans cohésion.
Mais, en outre, une circonstance qui a favorisé le passage des eaux et la formation des cavernes de
déblaiement, plutôt que d'érosion, est la pré-
sence au-dessous du calcaire d'un grand système. arénacé (grès verts ) que les eaux entraînent avec facilité : par suite, les cavités ont augmenté et
ont pu se fermer momentanément quand les points d'appui venaient à manquer. La plupart de ces gouffres étant insuffisans pour. donner passage à la totalité des eaux de la saison pluvieuse, il se forme un lac autour de leur ouverture. Le sol s'exhausse par les dépôts d'alluvion,.
et les torrens ne peuvent bientôt plus y entraîner que des sables et des troubles, et des débris végétaux et animaux susceptibles de flotter. Enfin, l'exhaussement devient tel, que le torrent se rejette dans une autre partie de la plaine, on il ne manque guères de trouver de nouvelles ouvertures;
et c'est ainsi qu'en parcourant successivement toute son étendue, il la maintient à un niveau à peu près uniforme Tel est le régime actuel de tous les torrens de la plaine de Tripoli tsa ; par conséquent, les dépôts dans les' cavernes et les lacs intérieurs doivent consister en terre rouge,
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sables, ossemens et végétaux, comme ceux de la plupart des cavernes à ossemens. En été, les lacs se dessèchent plus ou moins complétement , et leur sol rougeâtre fait reconnaître l'emplacement des chasma. C'est alors que pendant sept mois leur entrée , presque toujours masquée par la végétation vigoureuse qu'y entre-
tient l'humidité, devient la retraite des renards et des chacals (1) qui y entraînent leur proie.
Non; avons vu, avec M. le colonel Borry, sur l'ouverture de l'un de ces gouffres, un squelette entier de cheval, que les carnassiers avaient en partie dé-
pouillé sans pouvoir l'y faire pénétrer; les ossemens, qui. portaient la trace de leurs dents, auront, peu de temps après, pris 'place dans les dépôts limoneux de la caverne, au milieu des ossemens roulés et des squelettes entiers des animaux que les pluies d'orage doivent souvent y:surprendre. On voit.par-là comment, dans toutes les contrées à saisons alternativement sèches et pluvieuses, les cavernes peuven't être successivement la demeure des carnassiers et le passage des eaux souterraines, et que les causes exclusives par lesquelles on voulait expliquer la présence des ossemens
dans les cavernes, sont aussi fausses dans ce cas, qu'elles le sont en général dans tous les phénomènes naturels. Nous avons fait voir que les eaux de l'intérieur de la Morée se perdent dans de véri tables cavernes ossemens, et atteignent le niveau de la mer par des issues souterraines; ce qui suit achèvera de (i) Il nous a été (lit par les habitans que les loups ne s'y retiraient jamais.