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SUR L'ESTRAMADURE.
méritent véritablement le nom de fleuves dans les mois de mars et d'avril, et si les gens du pays n'en parlent jamais qu'avec l'admiration qui est due aux grands objets de la nature, il faut convenir que, dans la plus grande partie de l'année, leur réputation n'est guères motivée, même aux yeux d'un habitant des bords de la Seine. Dès le mois de mai j'ai eu rarement à faire de longs détours pour traverser à gué le Guadiana, et vers
'paraissent peu à peu : sur la rive gauche, les hautes plaines s'abaissent graduellement jusqu'au niveau du fleuve; tandis que sur la rive droite, que longe encore pendant plusieurs lieues la Sierra-d'Orellana , on ne voit plus que des collines qui se rattachent,
la fin de juin j'ai trouvé le Guadalquivir luimême guéable à trois myriamètres au-dessus de Séville.
L'horizon topographique de l'Estramadure ayant été ainsi établi, il est aisé de compléter la description de la contrée, en faisant connaître les dépressions qui existent dans le plateau , et les principales chaînes de montagnes qui le dominent. Vallées et plaines. Vallée du Guadiana.
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C'est dans le bassin du Guadiana que se
trouve le seul district dont le niveau, sur une étendue un peu considérable, soit notablement inférieur à celui du plateau que je viens de dé-. crire. Depuis la frontière de la Manche, jusqu'à la hauteur de la Puebla-d'Alcocer, , le Guadiana
coule dans une étroite échancrure, à 90 mètres environ au - dessous des hautes plaines de rarement les alluvions du fleuve transition
s'étendent à plus de ioo mètres sur l'une ou
l'autre rive : souvent même l'une d'elles est formée
par un mur presque vertical de schistes ou de grauwackes. Un peu au-dessous du point où le fleuve a dt faire un détour pour tourner l'obstacle que lui opposait la Sierra - d'Alcocer, , la vallée commence à s'ouvrir et les escarpemens dis-
par des pentes assez douces, à la base de cette
.chaîne. Enfin les montagnes disparaissent tout-à-
fait sur les deux rives, et le fleuve, après avoir reçu le Gargaliga et le Zuja , peut alors arroser une fertile contrée dont l'étendue est bien indiquée par les limites du terrain tertiaire : elle s'é-
Plaines du Guadiana.
tend au delà de Badajoz jusqu'aux environs d'Elvas , première place de guerre portugaise. Il est
important de remarquer ici que le terrain tertiaire lui-même s'élève quelquefois à une assez grande hauteur au-dessus des eaux du Guadiana :
tantôt, comme à Lobon , il forme des fragmens de plateaux, élevés d'environ Go mètres, -dont la surface est si unie qu'elle paraît avoir été nivelée artificiellement : tantôt, comme aux environs de 'Guardia , il constitue un sol inégal dans lequel on voit paraître çà et là des roches cristallines d'une nature particulière. Au nord, le lit du Tage présente encore une échancrure assez profonde; mais ce fleuve n'arrose en Estramadure aucune plaine un peu étendue: cette circonstance se retrouve, au reste, sur une grande partie de son cours : à Aranjuez, il est profondément encaissé dans le plateau de la Nouvelle-Castille : aux environs de Talaveyra-de-laReyna, la plaine s'abaisse à peu près à son niveau ;
mais bientôt, aux approches de fEstramadure, le fleuve rentre dans une région montagneuse à travers laquelle il se fraie difficilement un passage vers le Portugal. On concevra aisément par cette
Vallée du Tage.