Annales des Mines (1836, série 3, volume 10) [Image 266]

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RECHERCHES

supérieurement, par une surface anciennement ravinée, dont les contours sont assez brusquement

ondulés. Sur ces tufs, qui ne s'élèvent guère à plus de 15 mètres clans leurs plus grandes saillies,

s'étend une assise de 20 à 25 mètres, formée de plusieurs coulées de laves superposées ;' ces laves se modèlent avec une étonnante fidélité sur les inégalités du tuf qui les supporte. Les coulées inférieures se renflent dans les plus petites dépressions du tuf, et s'amincissent sur les saillies.

dont quelques-unes ont même complétement arrêté les coulées les plus anciennes. Dans les parties où les coulées sont horizontales, elles deviennent épaisses de 4 à 5 mètres, et grossiè-

rement prismatiques, de manière à rappeler, même aux yeux des guides, les laves des carrières de la Scala:et du Granitello, qui , sorties du Vésuve en 1631, et en 1551, se sont arrêtées sur là plage du golfe de Naples, où elles se sont accumulées sur une épaisseur considérable, et refroidies tranquillement. Mais aussitôt que les coulées qui couronnent le flanc du fosso-grande dépassent les limites des dépressions du tuf qui les ont obligées à stationner, elles reprennent la faible épaisseur qui correspond généralement aux pentes qu'elles atteignent alors, et q ui sont de 5 à 60.

L'absence de toute configuration de ce genre, dans les parties les plus ondulées des assises du Val-del-Bove , par exemple, clans l'escarpement méridional de la Schiena-del-Asino , et dans ceux du Poyo, et de la Porta de Callana , me parait prouver d'une manière décisive que les ondulations dont il s'agit ont une origine postérieure à la consolidation des assises qui les constituent, et que par conséquent ces assises ont

SUR LE MONT ETNA.

521 éprouvé, depuis leur consolidation, des mouve-

ments considérables ; conclusion identique avec celles auxquelles nous avaient conduit d'une autre manière les considérations présentées pré-

cédemment, et avec celle à laquelle va nous

conduire encore le 6' et dernier ordre de considérations, qui nous reste à exposer. 60 L'uniformité que j'ai signalée dans les assises de matières fondues du Val-del-Bove , ne se réduit pas à.fabsence d'étranglements, et de renflements, il se soutient dans tous les détails de leur structure, qu'on trouve toujours la même, soit qu'on les observe dans les parties où elles. sont à peu près horizontales, comme dans l'escarpement du Serre-del-Salfizio , soit qu'on les suive dans les parties du Monte-Zoccolaro, où leur inclinaison augmente et diminue graduellement, soit enfin qu'on les examine dans les parties où leur inclinaison va jusqu'à 270, comme dans la partie orientale de la Schiéna-del-Asino, et dans le flanc nord du Val-del-Bove. Or, ce défaut de relation entre la structure des assises et la pente qu'elles affectent est un fait diamétralement contraire à ce qu'on observe aujourd'hui dans tou-

tes les grandes coulées de lave, dont, la forme varie constamment avec l'intensité de la pente.

Ce fait est d'autant plus important, que les couches, dans lesquelles il s'observe, sont à la fois très-nombreuses et très-étendues, que l'origine de toutes ces couches est évidemment identique, et qu'elles sont même, au moins en partie, le prolongement les unes des autres. On ne peut évidemment l'expliquer qu'en admettant qu'une partie au moins de ces couches, dont la ressemblance de forme contraste si fortement avec la