Annales des Mines (1837, série 3, volume 11) [Image 77]

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TERRAINS VOLCANIQUES

s'élever et prendre subitement lafbrme d'une

montagne naissante.. Ce même jour, à deux heures de la nuit, ce monticule de terre s'entrouvrit avec un grand bruit, et il vomit par la

large bouche qui s'était formée des flammes cons sidérables , ainsi que des ponces, des pierres

et des cendres. » Ces paroles n'indiquent-elles pas, de la manière la plus positive, que le Monte-Nuovo est sorti de terre sous la forme d'une vaste ampoule, qui s'est crevée au milieu et a donné naissance au cratère de soulèvement que

l'on observe à sa partie supérieure ? Les idées que je viens d'émettre sur la formation du Monte-Nuovo , sont aussi celles que M. Capocci a développées avec beaucoup de sagacité dans ses Recherches sur le phénomène que présente le temple de Sérapis (1). M. Capocci démontre dans ce

mémoire que le retrait de la mer rapporté par

Porzio n'a été qu'apparent, attendu que son niveau

n'a change ni dans les ports de Naples, ni dans ceux de Castellamare et d'Ischia , qui sont situés dans la même baie que le Monte-Nuovo ; c'est donc , dit-il , par suite d'un mouvement d'ascension qu'une certaine partie de la côte a été mise à sec.

Les témoignages authentiques que je viens de citer ne peuvent laisser aucun doute sur l'époque

de la formation du cratère du Monte-Nuovo; niais l'état de conservation de certains monuments romains construits au pied même de cette mon-

tagne , peut faire penser qu'il existait déjà un monticule dans cet endroit, et que c'est seulement (1) Nuove Richerche sut nolo fenomeno delle colonne petforate dalle foladinel tempio di S' e-apide in Pozzuoli.

DES ENVIRONS DE NAPLES.-

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la partie supérieure du Monte-Nuovo qui a été soulevée en 1538 ; en effet, les temples d'Apollon et de

Pluton, construits immédiatement au pied du Monte-Nuovo et sur les bords du lac d'Averne, ne paraissent avoir souffert aucunement de son élévation. Les murs, qui existent encore, ont con-

servé leur position verticale, et les voûtes sont dans le même état que dans les autres monuments de la côte de Baies. La longue galerie qui conduit à la grotte de la Sibylle, placée sur l'autre bord du lac d'Averne, ne parait pas non plus avoir éprouvé

de dégradations par suite de cet événement extraordinaire : son toit est; resté parfaitement horizontal ,

seulement le sol de la chambre où la

sibylle rendait ses oracles est maintenant couvert de quelques pouces d'eau, ce qui semblerait annoncer que le niveau du lac d'Averne est légèrement changé. Pour que les monuments qui avoisinent le Monte-Nuovo eussent éprouve si peu de

dégradations, il faudrait que cette montagne se fût élevée sans avoir produit le moindre mouvement dans le sol : cette circonstance peu naturelle devient encore moins probable quand on se rappelle que la masse de cette colline est formée ainsi que je viens de le dire, de couches du même

tuf ponceux que toutes les autres collines des Champs - Phlégréens. On peut donc supposer, sans être en contradiction avec les relations historiques, que la colline du Monte-Nuovo, soulevée à une certaine hauteur par l'arrivée au jour des trachytes, et par conséquent contemporaine de la Solfatare et d'Astroni , a été exhaussée en 1538 par une éruption à la fois de gaz et de scories, de manière à présenter la forme de deux montagnes projetées l'une sur l'autre.