Annales des Mines (1837, série 3, volume 12) [Image 244]

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ÉTAT DE LA FABRICATION 'DU FER,

de la Grande-Bretagne ont atteint une prospérité sans exemple jusqu'ici. Le bois n'étant pas encore devenu aussi rare, sur le continent de l'Europe qu'en Angleterre, depuis cinquante ans, on a continué de fabriquer la fonte et le fer avec le charbon de bois; ce n'est guère que dans ces derniers temps qu'on a cherché à imiter les procédés anglais, et malheureusement on n'en a pas toujours obtenu le succès que l'on en devait attendre. Jusqu'ici, ce sont les usines de la Belgique qui ont le mieux prospéré, et elles travailleraient avec autant d'avantages que celles . des Iles britanniques , si la houille y était au même prix. Mais le succès métallurgique qu'on a obtenu dans ces contrées ne dépend que de la bonne qualité des matières premières fournies par la nature , et nullement de procédés particuliers, ni même d'une meilleure exécution de ceux qui sont pratiqués ailleurs.

On n'y remarque rien de particulier, si ce n'est, pour la fabrication de la fonte, l'emploi

de machines soufflantes très-puissantes, et que l'on ne craint pas de faire mouvoir 'par des machines à vapeur, de la force de 5o et même Go chevaux ,. ainsi que nous l'avons dit précédemment. En France, des houilles et quelquefois des

minerais de fer, d'une qualité médiocre, ont

porté un assez grand préjudice à des usines à l'anglaise construites à grands frais, et sur une trèsgrande échelle , avant d'avoir suffisamment re-

connu la nature des produits que l'on pouvait

obtenir des minerais fondus avec le combustible dont on disposait, et des fers qui en devaient provenir : cependant il. est à croire qu'avec une

ET AVENIR DES FORGES.

437 étude suivie de ces éléments,qu'à l'aide d'essais bien

dirigés et avec de la persévérance,- on parviendra à surmonter les difficultés qui ont arrêté jusqu'ici

l'essor de ces usines. On a dû commencer l'emploi des procédés anglais d'affinage par les appliquer à la fonte produite avec le charbon de bois, et on y a trouvé divers avantages qui doivent

faire adopter dans presque toutes nos forges, l'affinage au fourneau à réverbère, et en ne brûlant que de la houille. On doit distinguer trois genres de procédés , ou trois manières de combiner les opérations qui constituent l'affinage à l'anglaise I. -Le procédé anglais proprement dit ou complet, comprenant les trois opérations : n2azéage ou conversion de la fonte en flue métal ; puddlage , suivi du cinglar et de la formation des grosses ' barres ; ces eux dernières opérations étant. exécutées au marteau frontal et au moyen des cylindres ébaucheurs; et enfin, réchauffage ou corroyage, indispensable pour obtenir du fer marchand avec des fontes au coke, sur lesquelles on pratique toujours cette suite d'opérations. Le même procédé peut être appliqué aux et il y en a quelques fontes au charbon de exemples, lorsqu'on veut bois'fabriquer du fer d'une excellente qualité, et pour des usages particu-

liers; mais généralement on supprime le ma-

zéage dans ce cas, et il suffit de réchauffer le fer puddlé, et de le soumettre à un corroyage pour

fabriquer de bon fer marchand; rarement on corroie deux fois.

Il est digne de remarque que les déchets sur la fonte au charbon de bois que l'on soumet au

puddlage, et dont le produit subit ensuite un