Annales des Mines (1842, série 4, volume 1) [Image 235]

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465 du fourneau et sans augmenter la quantité de AU MOYEN DES GAZ DES HAUTS-FOURNEAUX.

FABRICATION DU FER

464 On conçoit qu'il n'arrivera pas toujours qu'on aura à côté des hauts-fourneaux un cours d'eau assez puissant pour manoeuvrer tous les appareils précédents, et surtout les trains de laminoirs ; d'ailleurs, l'étà,blissement de machines à vapeur est souvent très-dispendieux; mais en tout cas, on devra, à côté du liant-fourneau, établir une presse ou un marteau de cinglage, et livrer le fer puddlé en lopins comme produit marchand aux usines

qui peuvent disposer d'une grande force mo-

trice. Si le cours d'eau était trop faible pour qu'il pût

servir à manoeuvrer le marteau ou la presse, on devrait alors avoir recours à une machine à vapeur dont on pourrait facilement chauffer la chaudière sans dépense de combustible au moyen des flam-

mes qui se dégagent de la partie supérieure du gueulard ; dans tous les cas, enfin, on- pourra établir à côté du haut-fourneau un four à réverbère de mazéage qui livrera pour les foyers d'af-

finerie une fonte déjà très-purifiée et dont le

travail se fera avec une grande économie de

charbon. On est naturellement conduit à se demander si

un haut-fourneau pourra donner les gaz nécessaires pour puddler toute la fonte qu'il produit or, comme un four à puddler travaille facilement

iS q. m. de fonte grise en 24 heures, et que

la production d'un haut-fourneau tel que celui de

Wasseralfingen, est de 5o q. m. , on voit qu'avec trois fours à puddler, mieux encore avec un four double et un simple, on pourra très-aisément convertir toute la fonte en fer puddlé ; mais serat-il possible de prendre constamment les gaz nécessaires pour ces fours, sans déranger l'allure

charbon? Il me semble que les expériences faites jusqu'à présent autorisent en général à résoudre la question d'une manière affirmative; car à Wasseralfingen on a pu prendre les gaz pour deux fours à réverbère sans que le haut-fourneau éprouvât le moindre dérangement; indubitablement il en eût été de même si on eût remplacé l'un des fours à puddler simples par un four double, parce qu'a leur sortie du four à réverbère les gaz ne sont pas à beaucoup près entièrement brûlés, et on a même le projet de les employer au chauffage d'une machine à vapeur. Si on suppose qu'il s'agit d'un haut-fourneau au charbon de bois ayant une production ordinaire, c'est-à-dire de 3o q. m., un four à puddler dou-

ble de la méthode champenoise, permettra de

puddler facilement la totalité de la fonte produite, et lorsque les appareils seront bien construits, il ne sera pas nécessaire d'augmenter la quantité du

charbon. Pour se rendre compte de ce résultat, il faut observer qu.e si la chaleur sensible du gaz sert à élever la température du charbon et du minerai, à chasser l'eau combinée à l'oxyde de fer et aux gangues, ce ne sont pas les gaz seuls qui produisent ces effets; car l'échauffement des charges, à mesure qu'elles descendent, a lieu aussi par le contact contre les parois du fourneau, qui sont même à la température rouge près de la prise de gaz, et enfin par le contact avec les charges inférieures.

Mais la quantité de gaz qu'on peut prendre à un haut-fourneau sans changer son allure, a évidemment ses limites, et si on voulait encore ah-