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AFFINAGE DU FER
refroidit en l'arrosant d'eau. On jette ainsi en trois ou quatre fois dans le foyer, les 5o kilogrammes de pailles qui s'incorporent à la fonte et la coagulent presque entièrement. Il est très-important que ce
travail soit fait très-rapidement sans quoi le foyer se refroidissant en peu d'instants par l'injec-
tion de l'eau, la solidification de la fonte en masse s'opposerait à l'extraction. Ce fait se présente du reste quelquefois; il arrive alors qu'une partie de la fonte se prend au fond du creuset. On est forcé, dans ce cas, de casser cette croûte au
marteau , opération d'autant plus pénible qu'il reste encore dans le foyer assez de chaleur pour incommoder fortement les ouvriers, et que la fonte décarburée a déjà pris une sorte de malléabilité qui la rend très-difficile à entamer. Les produits qu'on obtient dans cette première période sont donc : ° les scories qu'on- a enlevées du creuset avant de toucher à la fonte ; elles ne reparaissent plus dans le travail de l'affinage, et sont vendues pour les hauts-fourneaux ; 20 la fonte demi-affinée, mélangée d'une certaine quantité
de scories qu'on n'a pas cherché à enlever, de fragments de charbon , de pailles de fer. Ce lange forme une sorte de brèche peu solide dont les fragments sont à peine agglomérés.
2). On nettoie le foyer, et on le remplit de nouveau de poussier de charbon fortement tassé,
de manière à ne laisser de vide que devant la tuyère. Dans ce vide, on charge à la pelle la sixième partie du mélange de fonte à demi affinée
et de scories donné par la première opération. Par-dessus, on jette une pelletée de charbon rouge, et on recouvre de poussier de charbon. On donne ensuite le vent, niais très-faiblement, et
PAR LA MÉTHODE BERGAMASQUE.
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on le force à se répandre dans toute la masse mé-
tallique, en le rabattant au moyen d'un crochet de fer qu'on introduit dans la tuyère au devant de la buse. La consommation en charbon est à peu près nulle pendant cette période. Le vent, qui est toujours lancé en très-faible quantité, frappe di-
rectement la fonte, de sorte que le charbon qui est au-dessous ne se consume que très-peu. Le travail de l'ouvrier n'est presque rien , il consiste à tasser à coups de pelle les fragments de fonte, de manière à les agglomérer, à renouveler la couche de poussier qui les recouvre, et à la mouiller, afin que le vent soit contraint à circuler dans la masse métallique le plus longtemps possible, à
maintenir cette niasse au niveau de la tuyère. La température s'élève toutj uste assez pour que les sco-
ries mêlées à la fonte deviennent pâteuses, et pour que la fonte elle-même se ramollisse, de sorte que
les matières incohérentes, à leur entrée dans le Foyer, finissent par s'agglutiner et former un gâteau , nommé par les ouvriers cotizzo , auquel la cavité extérieure produite par le vent de la tuyère donne la forme d'un bonnet. Quand l'ouvrier juge que le cotizzo peut s'enlever tout d'une pièce , ce qui arrive ordinairement au bout de trois quarts d'heure, il arrête le vent, découvre le feu, et enlève le cotizzo qu'il place sur la plateforte auprès du foyer. Il rétablit ensuite la brasque dans le même état qu'auparavant, et forme un second cotizzo avec la
même quantité de mélange de fonte, pailles et scories. Il continue de la même manière pour les quatre autres. Il faut ainsi quatre heures et demie environ pour faire les six cotizzi. Cette partie du. travail, la moins laborieuse de toutes , est souvent
